#42 : Christophe Agius – le Catch
Le podcast revient aujourd'hui avec un invité qu'on a l'habitude d'entendre... à la télé !
Il commente le catch à la télé française depuis l'an 2000 avec son comparse Philippe Chéreau.
Il est également le co-animateur avec Charlie Weber d'un podcast de quiz, 40 mètres les gars.
Nous parlons beaucoup de catch américain évidemment mais également de complicité, de sémantique, d'audace et du pouvoir de se faire chier.
Voici l'une des 2 voix françaises du catch, Christophe Agius !
Les références mentionnées par Christophe :
Documentaire : Beyond the mat Chaînes
Youtube :
- CatchClub : https://www.youtube.com/@CatchClub
- C'est Ca le Catch : https://www.youtube.com/@Sturry
- Mr Okkin : https://www.youtube.com/@MrOkkin
- WWE Fan France : https://www.youtube.com/@WWEFanFrance
Où suivre Christophe Agius :
- X : https://twitter.com/CAgiusILD
- Instagram : https://www.instagram.com/nwoagius
- Facebook: https://www.facebook.com/ChristopheAgius
- Youtube : https://www.youtube.com/@luniversdagius2983
*****************************
Tu peux retrouver l'épisode au format audio sur ton application de podcast préférée ou ici : https://smartlink.ausha.co/principes-fondamentaux/42-christophe-agius-le-catch
Tous les épisodes de Principes Fondamentaux sont accessibles sur les principales plateformes de podcasts et ici : https://alexandrepenot.fr/podcast/
Suivre Alexandre Penot sur LinkedIn : https://www.linkedin.com/in/alexpenot/
Suivre le podcast Principes Fondamentaux sur :
Youtube : https://youtube.com/@principesfondamentaux
LinkedIn : https://www.linkedin.com/company/principes-fondamentaux/
Instagram : https://www.instagram.com/principes_fondamentaux/
Facebook : https://www.facebook.com/PrincipesFondamentauxPodcast
L'épisode au format vidéo
L'épisode au format texte
Est-ce que tu as rencontré beaucoup de gens dans ta vie qui t'ont dit "ouais moi le catch, c'est ce que j'aime assez" ?
C'est difficile à dire, j'ai rencontré beaucoup de gens qui s'expriment pas dans ces termes, qui disent "j'aime assez", mais qui ont, la majorité des gens que je rencontre me disent "ah oui, oui, j'ai déjà regardé, oui quand je tombe dessus, je regarde 5-10 minutes, mais bon j'avoue, c'est pas trop mon truc".
La plupart des gens finissent toujours, la grande majorité des gens finissent par me dire "oui, c'est pas.
Je rencontre très peu de gros fans de catch dans ma vie de tous les jours.
Après, évidemment, le fait est qu'après toutes ces années, comme j'ai maintenant une petite communauté, je les croise sur les shows de catch ou sur les réseaux, mais les gens que je rencontre dans la vie quotidienne, c'est effectivement plus des gens qui ont regardé, qui ont regardé un petit peu, ou qui passent dessus et qui voient que ça existe, et qui se disent "ah oui, c'est amusant", mais qui vont pas rester plus longtemps.
Donc je pense qu'il y a quand même une grosse partie de gens qui ne s'y intéressent pas forcément, que ça ne dérange pas, mais qui sont pas pour autant fans.
D'accord.
Ah oui, tu vois, moi je pensais que ça serait plus polarisé que ça.
Je pensais que ça serait plus des fans, des gens qui te connaissent notamment, et puis à l'opposé, des gens qui disent "ouais, non, mais c'est.
" qui comprennent pas en fait, qui comprennent pas les.
Et justement, j'aimerais qu'on discute un petit peu de ce que c'est le catch et avoir ton avis d'expert pour une façon d'expliquer ce que c'est le catch.
Parce que ça, ça m'intéresse, que toi tu mettes tes mots, donc en prenant du recul, tu vois, d'habitude t'es dedans, t'es vraiment dedans, là t'es pas dedans, là t'es sur principes fondamentaux, tu vas discuter de catch, certes, mais peut-être d'autres choses.
Et donc j'aimerais avoir tes mots sur le catch, comment tu le décris ?
Tu veux que je te réponde maintenant ?
Oui.
Ok, avec plaisir.
Alors, le catch, comment je le décris ?
Alors, en toute honnêteté, la grande majorité du temps, quand je parle de catch, c'est à des personnes, justement, qui connaissent pas forcément, c'est beaucoup dans les VTC.
Parce que, comme je vais à Paris régulièrement et que étant désormais un groupe pour choix, je ne prends plus les transports en commun, je n'y arrive plus, ça me stresse terriblement.
Quand je vivais là-bas, j'ai vécu 10 ans à Paris, je ne me déplaçais qu'en transports en commun, bon les VTC de toute façon n'existaient pas encore à l'époque, mais maintenant que j'y vais qu'un ou deux jours par semaine, j'arrive plus à m'enfermer dans le métro, à rester coincé au milieu des gens, ça me stresse.
Donc je prends quand même beaucoup de VTC et je suis provincial, donc ça c'est important dans le monde du VTC à Paris, parce que les clients parisiens, je crois, d'après ce qu'ils me disent, discutent peu, alors que moi j'ai ce truc que j'ai beaucoup de mal à rester dans une voiture pendant 20 minutes, 30 minutes avec une personne et me taire, surtout que je ne suis pas particulièrement accro à mon téléphone ou que je n'ai pas de dossier très important à régler, donc je regarde dehors si je me tais.
Je ne suis pas sur mon téléphone comme beaucoup de gens aujourd'hui ou autre.
Donc en général, je rentre dans le VTC, évidemment je dis bonjour, puis on commence à discuter, comme j'en prends beaucoup, je connais un petit peu le quotidien des chauffeurs, donc je leur demande si pour l'instant il y a beaucoup de clients, si la journée sera encore longue, quelles heures ils ont commencé, ce genre de choses, mais à un moment, évidemment, comme c'est toujours minimum, grâce au bouchon parisien, une vingtaine de minutes d'euro de quelle que soit le kilométrage, donc ils ont fini toujours par me demander "Et vous, vous faites quoi dans la vie ?
" Je fais "Je suis commentateur de catch".
Donc généralement, c'est suivi d'un silence, et ensuite, je dis "Vous voyez ce que c'est le catch ?
" Et là, je balance la phrase, effectivement, que les fans de catch ont entendues toute leur vie, mais qui est une phrase d'introduction pour moi, ce sont les mecs en slip qui font semblant de se battre.
Quand j'étais plus jeune, c'est le genre de phrase qui me faisait sortir de mes gonds, mais maintenant, avec l'âge, je sais que la grande majorité des gens voient le catch comme ça.
Donc là, je lance la discussion, et c'est vrai que je tombe sur beaucoup de gens qui ne comprennent absolument pas "Ah oui, le catch !
" Mais j'ai encore, presque de manière hebdomadaire, une fois par semaine, la question.
Mais c'est quoi ?
C'est du sport ?
C'est truqué ?
Et donc, en général, j'explique tout simplement que non, c'est pas truqué, parce que les catcheurs se donnent les coups, mais ils apprennent à les donner, ils apprennent à les recevoir.
Le but du jeu n'est pas de se faire mal l'un à l'autre, mais simplement de raconter une histoire sur le ring, et qu'effectivement, c'est scénarisé, parce qu'il y a on va prendre l'exemple de la WWE, mais il y a d'autres, évidemment, grandes structures dans le monde qui marchent exactement de la même manière, il y a des scénaristes, des équipes de scénaristes qui écrivent des histoires, qui vont raconter une histoire avec, en général, c'est vrai que c'est assez simple, un gentil, un méchant.
C'est pas toujours aussi simple que ça, mais disons que c'est la base.
Il y a un gentil, il y a un méchant, après ça peut évoluer, ils vont décider qu'un tel va faire trahir un autre, et puis la semaine d'après, l'autre va se venger, et ainsi de suite.
Donc pour expliquer le catch, moi en général, j'essaye.
C'est aussi dû à ma vieille longue expérience dorénavant, de trouver des phrases assez simples, pas forcément pour les gens que je rencontre, mais pour les journalistes, parce que c'est pareil avec les journalistes, beaucoup des journalistes, de moins en moins maintenant, parce que les nouveaux journalistes, la nouvelle génération, a regardé le catch de l'époque N-T1, donc ils ont été fans à un moment, et donc ils savent absolument de quoi il s'agit, mais pendant les premières années, les journalistes qui venaient nous interviewer ne savaient absolument rien du catch, ils ne comprenaient rien, et c'est un peu aussi l'image qui a forgé mon sentiment sur les journalistes d'aujourd'hui, c'est que la plupart ne faisaient absolument qu'une recherche, en fait, ils arrivaient, ils ne savaient rien, vraiment, et ils étaient heureux, limite fiers de rien savoir, alors que moi j'étais toujours persuadé que, bon, un journaliste, ça bossait un petit peu en amont quand même, pour comprendre le sujet qu'il allait aborder, mais bon, je me suis aussi fait à l'idée que c'était que du catch, c'était pas de la politique internationale, et que c'était pas si grave que ça non plus que les mecs n'y connaissent rien.
Donc, j'ai cette phrase qui parle assez facilement à tout le monde aujourd'hui, parce que les films de super-héros ont explosé au cinéma, mais en général, je dis que les catchers, c'est un petit peu comme les super-héros Marvel, sauf qu'à la place d'avoir des super-pouvoirs, ils ont des super-prises, et que chacun représente un personnage, une personnalité, ils ont tous un passé sur lequel on peut baser les histoires, et ils ont des failles, des blessures, qui ont forgé le personnage qu'ils sont aujourd'hui, et effectivement, comme dans les films de super-héros, ils se battent pour un idéal ou autre, mais en tout cas, c'est le côté spectaculaire comme les films de super-héros, donc on essaye, le catch, il essaie de mettre en scène ces histoires de la manière la plus spectaculaire possible, donc avec des personnages, en général, hauts en couleur.
C'est pour ça que la comparaison avec les super-héros marche bien, parce que à un peu moins de nos jours, mais je te parle à toi qui connais, et à tes auditeurs peut-être, qui connaissent aussi, mais Seth Rollins est un personnage, par exemple, très haut en couleur, qui met des costumes très colorés, parfois assez fous, et donc les catchers, ben voilà, ce sont comme des super-héros, sauf que ben oui, il n'y a pas de pouvoir surnaturel, pour la grande majorité, avant on a connu l'Undertaker qui arrivait à mettre des éclairs, ou Kane qui faisait jaillir les flammes, mais voilà, ce sont un petit peu comme des super-héros qui se battent pour le bien dans le monde.
[Rire] Ou pour leur propre pouvoir, comme dans la vraie vie, un petit peu.Oui, oui, c'est ça, ben après, en fait, je disais ça aussi régulièrement avant, mais le catch c'est aussi un peu comme la vie, ou le catch c'est comme la politique, on peut aussi dire ça, je veux dire, dans la politique, il y a les méchants, il y a les gentils, il y en a qui changent de clan régulièrement, qui se battent pour des idées qui ne sont pas forcément les leurs, mais pour leurs propres intérêts, c'est.
On peut transposer le catch à la société, ça marche parfaitement, d'ailleurs c'est pour ça aussi que le catch existe depuis aussi longtemps et marche aussi bien, parce qu'effectivement, ça ne marche jamais aussi bien que quand ça rappelle quelque chose aux gens de leur vie quotidienne, finalement.
Et c'est comme ça qu'en France ça commence à exploser, l'après-guerre, où le catch était le sport, à l'époque c'était vraiment encore considéré comme un sport, même si c'était déjà scénarisé, mais le plus populaire devant même le foot ou autre, ça remplissait des salles quotidiennement, et c'est parce que les gens avaient besoin d'un exutoire, ils avaient besoin de se reconnaître dans ces héros et une histoire, enfin, assez connue, c'est qu'il y avait Ben Shemou, le catcheur juif, qui affrontait le catcheur nazi, le catcheur allemand, et les gens pouvaient le soutenir, c'était une sorte de revanche sur les années noires qu'avaient connues la France et le monde en général à cette époque.
Donc oui, le catch, c'est à la fois effectivement un grand spectacle, et c'est aussi un énorme exutoire, ça permet aux gens de se lâcher, d'oublier pendant quelques minutes, quelques heures, la vie quotidienne, et de d'insulter les méchants, de soutenir les gentils, et de se reconnaître dans certains de ces personnages.
Un ancêtre du catch pour toi, est-ce que ça serait plus un sport de combat ?
Par exemple la boxe, peut-être le plus connu, ou est-ce que ça serait plus le théâtre ?
J'imagine que c'est un mélange des deux.
Après, j'ai l'impression que le catch existe quand même depuis très très longtemps.
Je dirais que l'ancêtre vraiment du catch, entre guillemets, c'est la lutte.
La lutte gréco-romaine.
Après, j'avais lu un article d'un historien du catch qui s'appelle Pat Laprade, qui est un Québécois qui a co-écrit une biographie, par exemple, sur André le Géant, qui est extrêmement célèbre, qui est sortie il y a deux, trois ans de ça, et qui a participé à plusieurs documentaires autour du catch.
Et Pat Laprade avait fait une recherche et avait, entre guillemets, découvert dans ces recherches que la lutte gréco-romaine s'appelait ainsi parce que en réalité c'était la lutte française.
On avait inventé cette lutte en France, cette manière de lutter, mais qu'à l'époque la France n'était pas un pays populaire, alors ses détracteurs avaient décidé d'appeler ce nom de lutte la lutte gréco-romaine.
Mais qu'en réalité, cette manière de combattre c'est française.
Bon, j'ai pas les détails et je n'ai pas vérifié, mais je pense que voilà, le catch, oui, descend de la lutte finalement.
Je sais pas si tu connais grossièrement l'histoire du catch, mais ça vient des foires, et à la base.
.
.
Non, je connais pas du tout, donc, et je pense que mes auditeurs non plus, donc vas-y.
À la base, ça vient des foires.
Donc, comme on en connaît encore aujourd'hui, où elles allaient de ville en ville, on les appelait aux Etats-Unis, notamment les "Freak Show" aussi, c'est là où il y avait la femme à barbe, l'homme-tronc, ce genre de spectacle un peu bizarre qu'on voit de moins en moins.
J'ai encore connu ça quand j'étais petit.
Pas forcément la femme à barbe, mais il y avait.
.
.
Nous, à Strasbourg, il y avait la foire Saint-Jean, qui est un peu l'équivalent de la foire du trône, je pense même qu'il y a plusieurs forains qui font les deux.
Et il y avait encore des stands avec des êtres humains particuliers avec des.
.
.
Alors, je me souviens, quand j'étais petit, ça me terrifiait.
Mais en tout cas, à l'époque, dans ces foires, il y avait l'homme fort, le lutteur.
On appelait ailleurs ça la baraque à lutte.
Et de ville en ville, ça commençait comme ça, il y avait l'homme fort et il défiait un membre de l'auditoire.
Il y avait un speaker qui.
.
.
"Voilà, nous sommes en direct, l'homme fort est là aujourd'hui, pour 100 francs, qui osera le défier !
" Et donc, il y avait un mec qui se levait et qui y allait, un gars du cru, quoi.
Souvent, des gens de la campagne, voilà, le plus baraqué du coin, celui qui, dans tous les bastons autour de De Ricard, pétait la gueule à tout le monde.
Et au bout d'un moment, les mecs se sont rendus compte que leurs hommes forts se blessaient.
Parce que c'est un peu comme dans un match de foot en Coupe de France, l'homme fort est, disons, le club de Ligue 1, et puis le gars du cru est le petit poussé de la compétition, mais il est soutenu par le public.
Donc, il donne tout.
C'est le match de sa vie, alors que l'homme fort, il doit retourner le lendemain, se battre contre un autre gars du cru à 100 km de là.
Donc, ils se sont rendus compte que c'était très difficile pour leurs hommes forts, même s'ils étaient très entraînés, très aguerris, les blessures, tout ça.
Donc, ils se sont dit, "On va un petit peu changer la formule, on va prendre un complice.
On va prendre un complice dans le public, qui va dire qu'il est l'homme du coin, qui sera soutenu par le public, qui va peut-être même battre notre homme fort, mais qui va faire gaffe à ne pas le blesser, pour qu'on puisse continuer.
" Et ainsi, petit à petit, ça s'est développé, puis ils sont sortis des foires, et ils ont fait ça dans des salles.
Enfin, d'abord dans des stades, et puis ensuite, les salles, et ensuite, voilà, c'est devenu ce qu'on connaît aujourd'hui, la WWE et tout le catch qu'on a dans le monde.
Mais à la base, vraisemblablement, ça part de là.
C'est des promoteurs qui se sont dit, "Prenons pas de risques pour notre poulain, on va mettre un complice.
" Oui, tu vois, c'est ça ma question, en fait, et tu as répondu en racontant cette histoire-là.
Est-ce que c'était dans une salle de théâtre où les gens, plutôt que de jouer Shakespeare ou je sais pas, on dit, on va commencer à se mettre sur la gueule, en fait, ou est-ce que ça venait justement d'un vrai sport de combat ?
Et en expliquant tout ça, en fait, on comprend d'où ça vient.
Donc, merci pour cette histoire.
Avec plaisir.
Et en termes de géographie, à un moment, tu disais, en France, est-ce que ça s'est développé dans plusieurs pays en parallèle ou est-ce que tu sais s'il y a eu une origine du catch et qu'après, ça s'est exporté en quelque sorte ?
Alors là, en toute honnêteté, je peux pas te dire.
Je suis malheureusement moi-même, contrairement, je vais le reciter une deuxième fois, je touche pas un centime, mais Bat Laprade, je suis pas un historien du catch, donc c'est vrai que je connais pas le développement.
Ce que je viens de te raconter par rapport au foire, je pense que ça compte pour l'Europe et les États-Unis.
Mais le développement, par exemple, de la lucha libre au Mexique ou de ce qu'on appelle le "Kuro-Ressu" au Japon, je sais pas bien comment effectivement c'est né.
Je pense que ça doit être assez similaire, mais on sent effectivement au Mexique qu'il y a plus une vraie connotation presque religieuse avec beaucoup de personnages et d'histoires qui sont autour de la religion.
Au Japon, il y a plus un côté sportif et dur.
Donc j'imagine que ça a dû partir un petit peu de la même manière, mais peut-être que je serais surpris d'apprendre qu'au Japon, ça vient peut-être un dérivé du théâtre Kabuki, par exemple, mais je ne sais pas.
Bon, mais ça me va très bien.
Donc tu m'as parlé de trois hauts lieux peut-être du catch, les États-Unis, Mexique et Japon.
C'est trois pays qui dominent la scène mondiale du catch avec, j'imagine, des tendances différentes, des spécialités différentes.
Ah oui, oui.
Après, il y a du catch partout dans le monde.
C'est quelque chose qui est vraiment mondial, mais financièrement, je dirais qu'il n'y a principalement qu'au Japon, au Mexique et aux États-Unis que les catcheurs peuvent en vivre sérieusement et que le business, comme on dit, est développé de manière très professionnelle.
Après, en Europe, c'est quelque chose de fort aussi, même si ça a plus de mal à s'implanter de manière professionnelle, mais il y a des shows de catch en Europe, des shows de catch en Afrique aussi.
Je sais qu'en Asie du Sud-Est aussi, il y a du catch.
Enfin, voilà, en Australie, il y a énormément de pays dans le monde où ça fonctionne très bien aussi, mais dans lesquels ce n'est pas aussi puissamment développé, je dirais.
D'accord.
Et dans tous ces pays-là, c'est des ligues mineures ou c'est peut-être des branches, par exemple, de la WWE ?
Comment ça s'organise ?
C'est vraiment de manière locale ?
Oui, oui.
En France, oui, c'est totalement local.
Il y a plein de petites structures quasiment, je dirais, aux quatre coins du pays.
Mais bon, il y en a quelques-unes dans le Nord.
Il y en a une grosse qui s'est développée dans l'Ouest de la France, une aussi en région parisienne, quelques-unes dans le Sud, et qui organise des shows très régulièrement.
Je crois que pour certaines, c'est une fois par mois des vrais shows, et ça se développe petit à petit.
Il y en a une dans l'Ouest de la France, qui s'appelle Larix, qui vraiment s'est développée de manière très intelligente, où ils filment de manière professionnelle leurs shows, avec des commentateurs qui commentent les images, parce que dans la tradition française, le commentateur en général commande pour la salle.
Eux, ils ont arrêté ça et ils commentent pour là les images, comme si c'était un show télé.
Après, ils les mettent sur Internet, en VOD ou gratuitement sur YouTube.
Donc oui, ce sont des petites structures.
En général, ce sont des assos qui se montent et qui essayent de manière assez simple déjà, soit d'acheter un ring, soit dans l'Ouest 1, et après, de trouver des salles, de trouver des gens qui vont leur acheter leur spectacle.
C'est souvent comme ça en France que ça se fait.
Tu vends un spectacle à la mairie pour tel le.
.
.
pas forcément le 14 juillet, mais pourquoi pas, ou d'autres dates importantes où la mairie veut faire un spectacle, comme d'autres spectacles par exemple de théâtre dans beaucoup de petites villes.
Tous les mois, tous les deux mois, dans la petite salle, il y a une pièce de théâtre qui se joue.
Donc, parfois dans l'année, il y a entre la venue du cirque, la venue des autotamponneuses, il y aura le catch qui viendra dans cette petite ville.
Tout à l'heure, tu me disais à un moment, plutôt dans le passé, mais les journalistes ne savaient rien sur le catch, même avant de faire une interview.
Et je crois que t'as dit quelque chose du genre "ils en étaient fiers".
Je ne sais pas si c'est exactement les mots que tu as employés.
Oui, je crois.
Bon, après, c'est mon côté aigri.
J'ai 43 ans, je suis aigri, c'est terminé.
Oui, non, c'est vrai, ils n'en étaient pas forcément fiers, mais en tout cas, ça ne les gênait pas.
Ils n'avaient pas honte, en tout cas.
Justement, j'ai une question par rapport à ça.
Est-ce que tu penses que le catch, pour beaucoup de gens, s'est connoté comme une activité un petit peu, sans vouloir employer de termes péjoratifs, mais un petit peu stupide.
Tu vois ce que je veux dire ?
Est-ce que pour beaucoup de gens, ce n'est pas le cas parce qu'ils ne s'y sont jamais intéressés, parce qu'ils n'ont jamais vraiment fait la différence avec un sport de combat ?
Dans un épisode de 40 mètres légares, récemment, vous parliez de MMA avec Charlie, ils ne font pas forcément exactement la différence, ils voient que ce n'est pas pareil, mais justement, est-ce qu'il n'y a pas cette connotation autour du catch qui fait que il y a des gens qui vont être fiers de dire "ah non, moi le catch, j'y connais rien et j'en suis fier", comme par rapport à d'autres sujets d'ailleurs.
Est-ce que tu as ressenti ça ?
Oui, certainement, mais en vrai, ça marche pour tout.
Si tu m'avais posé cette question il y a 20 ans, j'aurais répondu de manière beaucoup plus véhémente et j'aurais été "énervé", pas par ta question, mais par le comportement des gens.
Mais en vrai, quand tu regardes, il y a plein de gens, alors que c'est le sport le plus populaire au monde, qui vont dire que le foot c'est complètement débile et stupide.
Je ne suis pas particulièrement fan de foot, je l'ai été très, j'ai été abonné au Racine Club de Strasbourg pendant de longues années, durant mon adolescence et mon début de vie d'adulte.
Mais voilà, maintenant je ne suis plus trop fan de foot, mais voilà, il y a plein de gens qui trouvent que le foot c'est con, il y a plein de gens qui.
.
.
Je suis fan de Renaud également, qui dans la chanson "La Baston", il dit "c'est peut-être con, mais tout est con".
Et effectivement, selon qui on est, tout peut être con.
Et il faut être honnête aussi, le catch n'est pas la chose la plus intelligente du monde, bien sûr que non.
Ce n'est pas de la musique classique, ce n'est pas du grand cinéma, ce n'est pas non plus du théâtre d'auteur, mais à force de constater qu'il y a plein de gens qui trouvent leur conte et c'est ça le plus important finalement.
Après, c'est pour ça que moi la phrase, encore une fois je ne me serais jamais vu la prononcer à 15 ans, la phrase des mecs en slip qui font semblant de se battre sur un ring, me choque plus aujourd'hui parce que c'est effectivement le cas.
Après tout, si on prend un peu de recul, bon, c'est juste des mecs qui font semblant de se battre.
Mais comme un film de Marvel dont je ne suis absolument pas fan, j'en ai vu quasiment aucun, qui me saoule au plus haut point parce que ça pourrit toute la science-fiction au cinéma.
Je suis fan de science-fiction et moi je veux des aliens, je veux des films de ce genre-là et il y en a de moins en moins à cause de ça.
Mais oui, le catch, c'est bien sûr au premier abord bête, mais après effectivement quand on prend le temps de s'y intéresser, il y a beaucoup de gens très intelligents, très cultivés qui trouvent leur conte aussi parce qu'ils savent ben oui, ils trouvaient leur plaisir.
En fait, vraiment, c'est chacun, on voit Midi à sa porte.
Moi, j'accepte le fait que des mecs puissent dire que c'est complètement con et qu'il n'y a pas plus de cons dans le monde.
Si c'est leur idée, pourquoi pas ?
Moi, je sais que ça m'a fait passer de nombreuses heures de plaisir, que grâce à ça j'ai pu vivre des moments incroyables dans ma vie, voyager dans le monde entier et retrouver une communauté dans le monde entier, partout où j'ai pu aller.
Donc, moi, ça m'a ouvert sur le monde et ça m'a permis de vivre des moments où d'autres gens vont trouver ça complètement con et vont vouloir s'en éloigner le plus possible.
Je t'explique pourquoi je te pose cette question-là.
Ce n'est pas du tout pour t'énerver, évidemment.
Mais je suis énervé maintenant !
T'auras compris que moi, je ne suis pas dans les plus extrêmes, mais je peux me considérer comme un fan de catch, ou un ancien fan de catch.
Je regardais assez régulièrement autour de 2007-2008.
J'ai regardé un petit peu plus tard aussi, mais tout de même moins.
Donc, ce n'est pas quelque chose que je pense, évidemment.
Mais moi, ce qui m'intéresse, c'est d'arriver à repérer quand il y a des sortes de clichés, quand il y a des sortes de stéréotypes ancrés et de faire la différence quand ils sont "utiles" et quand ils sont moins utiles.
C'est pour ça que je te pose cette question-là aussi, et aussi par rapport à cette histoire de ligue ou d'association de catch en France, qui, j'imaginerais, aurait peut-être plus de mal à se développer que, bon, je ne vais pas citer d'exemple, mais peut-être d'autres domaines.
Parce que les fans de catch, là, je vais parler un peu en mon nom, moi, ce qui me plaît dans le catch beaucoup, c'est aussi, alors certes, c'est les exploits physiques, je trouve ça merveilleux, autant chez les hommes que chez les femmes, avec des qualités différentes en général, mais les exploits physiques de ces gens-là, ça m'épate.
Mais c'est aussi le fait de, et ça, évidemment, tu vas me dire, mais c'est de s'accrocher à des personnages, de s'identifier peut-être des fois, et d'avoir envie de voir l'évolution de leur histoire, comme quelqu'un qui va lire, je ne sais pas, Harry Potter, c'est sorti sur des années, quand on a lu un premier tome, et puis un deuxième, un troisième, on veut savoir ce qui se passe après.
Ou dans des séries, les séries télévisées, ça marche très bien en ce moment, et j'ai presque envie de dire peut-être plus que les films ces derniers temps, parce qu'on suit une évolution.
Et ça, je pense que c'est très, très fort dans le catch.
Et donc, ce que je disais au début, c'est que une petite ligue française, pour qu'elle se développe, elle ne va pas avoir tout ce bagage, toute cette mythologie de la WWE, et avec les gens qui auront peut-être ce regard un petit peu négatif, un petit peu condescendant vis-à-vis du catch, je me disais, et je vais te poser la question, là, finalement, est-ce que tu penses que s'il y a quelque chose qui doit se développer en France, est-ce que ça ne passera pas principalement par les jeunes générations, les enfants qui n'ont pas ces a priori, qui sont émerveillés par ce qu'ils voient, et que ce sera peut-être plus dur d'aller chercher un public plus adulte et avec des opinions plus ancrées ?
Commercialement, aller chercher les enfants, c'est déjà de toute façon un peu la base, parce que si les enfants viennent, les adultes sont obligés de suivre.
Tu n'envoies pas tes enfants tout seuls au spectacle.
C'est pour ça que pendant de longues années, la WWE était vraiment, avec John Cena notamment, tournée vers les enfants, parce que c'était leur credo.
Si les deux enfants de la famille sont fans de catch, ça fait au minimum 3, en général 4 personnes qui vont venir au show.
Alors que si ce sont les parents qui sont fans, ils peuvent venir sans les enfants.
Ils prennent un baby-sitter et déjà, il y a moins de boissons, moins de t-shirts et moins de produits dérivés qui sont vendus sur place.
C'est une bonne chose.
Après, pour la France, je parlais de la Rix, il y a la PC qui est en région parisienne.
Je fais mon spécialiste.
En réalité, j'avoue que ça fait pas mal d'années que je suis sorti du circuit du catch français, donc je ne connais pas du tout sur le bout des doigts ce qui se fait.
Je vois de loin, mais comme je vois de loin, je vois quand même ceux qui fonctionnent plutôt bien, qui sortent un petit peu du lot.
Donc la PC en région parisienne, la Rix du côté de la Bretagne, ils arrivent à attirer un public fidèle.
Alors ce sont des petites salles, ils essayent de se développer professionnellement et d'essayer de faire connaître leurs produits via les réseaux, via Youtube et d'autres plateformes comme Vimeo pour essayer de développer ça.
Mais c'est évidemment pas le même but qu'une WWE ou d'autres grandes structures dans le monde qui ont des shows télé, qui donc racontent des histoires au quotidien.
Eux, ils essayent de raconter des histoires, mais d'un mois à un autre et après d'essayer de les faire vivre ou vivoter sur les réseaux sociaux.
Peut-être que d'attirer les enfants, ça peut être une solution.
Je pense principalement que la plus grande des solutions serait encore aujourd'hui, peut-être dans quelques années, ce ne sera plus le cas, mais une chaîne de télé.
Et ça, c'est très compliqué à obtenir.
J'ai eu la chance de, quand il y a eu le gros boom du catch américain en France, j'étais dans le catch français en parallèle.
J'avais une structure avec un associé dans le Nord où on faisait des shows très régulièrement et on a eu plusieurs fois la chance d'avoir des rendez-vous avec des producteurs, avec des producteurs de spectacles, des producteurs de télé.
Malheureusement, ça ne s'est jamais concrétisé.
Ça reste très compliqué.
Ce qui.
.
.
Un point qui est très important, je parlais des journalistes tout à l'heure, mais dans le monde des médias encore aujourd'hui, beaucoup de gens voient encore vraiment le catch comme quelque chose de stupide, mais surtout n'arrivent pas à voir derrière que même si ça peut paraître stupide économiquement, ça peut être très viable et ça peut rapporter de l'argent.
Et je pense que c'est quelque chose en France qui est encore très ancré dans les esprits des décisionnaires.
Moi, j'ai la chance, ça fait 23 ans que je travaille pour ce qui s'appelait avant le groupe AB, qui aujourd'hui s'appelle MediaOne, d'être tombé sur des directeurs qui, franchement, ne portaient pas du tout le catch dans leur cœur, mais qui ont su voir en amont que c'était quelque chose qui était populaire et qui pouvait fonctionner.
Et donc c'est grâce à ça que j'en vis depuis 23 ans aujourd'hui.
Ils m'ont jamais caché à moi ou à quiconque que ils n'en avaient rien à faire du catch et que en réalité, effectivement, ils trouvaient ça complètement con.
Mais pour eux, l'important n'est pas que ce soit con ou pas.
Pour eux, l'important, c'est que le programme soit rentable et qu'il leur rapporte de l'argent.
Et pour le coup, ça fait 23 ans que c'est le cas.
Malheureusement, il y a encore beaucoup de gens qui s'arrêtent aux côtés de ces complètement cons et qui ne vont pas se dire "Tiens, il y a certainement de l'argent à se faire".
Parce qu'on ne va pas se mentir, c'est bien d'avoir des producteurs ou autres qui sont fans de catch, ça existe.
J'en connais, je les ai vus.
Mais l'important, c'est surtout.
.
.
On a dû les photographier au passage et les accrocher derrière toi.
Non, oui.
Ils préfèrent rester dans l'ombre.
Ils n'ont pas honte, mais oui, les producteurs en général, ça ne se met pas trop en avant.
Enfin, en tout cas, aux yeux du public, je veux dire.
Mais quoi qu'il en soit, il y en a qui ont compris que ça marchait et qui font de l'argent avec ça.
Mais le nerf de la guerre, effectivement, c'est économique.
C'est de l'argent, c'est en vivre, c'est un travail.
C'est ça aussi, quand on est fan, on oublie forcément parce qu'on ne pense pas à ça.
Quand j'étais de l'autre côté de la barrière vrai fan à 100%, le côté économique, j'en avais rien à faire.
J'écrivais ma petite newsletter gratuitement avec mes deux potes et on y consacrait notre vie sans jamais imaginer un jour qu'on puisse avoir un sentiment.
C'était pas important, comme dans d'autres.
.
.
Comme du côté des fans de manga ou de japanisation qu'on peut croiser à Japan Expo chaque année ou autre.
Des gens qui sont passionnés et qui n'en ont rien à faire de savoir si ça va leur coûter ou leur apporter.
Mais quand on veut sortir de ça, quand on veut essayer de professionnaliser quelque chose, le nerf de la guerre, ça reste quand même l'argent.
Donc le développement principal des structures en France, c'est pas forcément le public auquel elles s'adressent, c'est principalement essayer de réussir à convaincre un jour quelqu'un qui va dire "Banco, on y va, on diffuse ça à la télé ou je vous file tant de moyens pour professionnaliser les caméras ou des plus grandes salles et ainsi de suite.
" Parce que ça passe dans tous les cas.
.
.
Voilà, tiens.
Ça je pense que c'est important.
Ça dit "de plus grandes salles".
Le catch, ça.
.
.
Le public est essentiel au catch ?
Et justement j'avais une question qui me venait ce matin, comment vous avez fait pendant le Covid par exemple ?
Donc c'est un peu là.
.
.
Ça va un peu ensemble, mais voilà.
Est-ce que le public est essentiel au catch ?
Ou est-ce qu'on pourrait imaginer des combats de catch avec.
.
.
Bon, le catcheur ne pourrait pas s'adresser au public, évidemment, mais sans personne et juste filmer, est-ce que ça pourrait marcher ?
Alors, ça existait, puisque effectivement pendant le Covid, alors que tous les sports se sont arrêtés, le catch, je ne sais plus comment et pourquoi, mais ils ont eu une dérogation du côté de la Floride.
Et donc la WWE a filmé des shows de catch pendant un an, je crois, peut-être même plus, sans public.
Au début, il n'y avait zéro public, rien.
C'était des catcheurs dans une salle vide.
Après, forcément, comme pour tout, ils ont commencé à réfléchir, qu'est-ce qu'on peut faire, comment on peut dynamiser un petit peu la chose, donc ils ont fini par mettre des écrans.
Enfin, je pense que c'était sur un fond vert, mais.
.
.
Et des gens, tu pouvais assister au spectacle gratos de chez toi en te connectant avec ta webcam et t'étais affiché dans la salle.
Donc il y avait un ring, les catcheurs catchaient dans une salle vide, mais à la télévision, tu voyais le ring, et ils appelaient ça le Thunderdome, et tu avais toute la salle remplie d'écrans avec des gens chez eux qui regardaient le spectacle, qui réagissaient et tout ça.
Bon, leur son était coupé.
Mais voilà comment ça s'est passé.
Donc ça peut se faire, mais non.
En l'occurrence, c'était vraiment dû au Covid.
Le catch ne peut pas se faire sans spectateur.
Ça arrive dans de très, très rares stipulations.
Il y a un match de catch dont la stipulation est "empty arena match", c'est-à-dire un match dans une salle vide.
Il y en a eu, je ne sais pas moi, peut-être une dizaine dans l'histoire du catch, avant, évidemment, le Covid, quand on n'imaginait pas un jour qu'on serait obligé de le faire.
Mais voilà, c'était un match quand on se disait que l'arrival était trop fort et que c'était presque dangereux pour qu'il y ait un public.
On allait faire ça dans une salle vide.
Alors il y en a un très célèbre entre The Rock et Mankind qui avait été enregistré exprès pendant la pub, pendant la mi-temps du Super Bowl et qui est un des records d'audience de la WWE.
Ce n'est pas le record, mais ça fait beaucoup de téléspectateurs parce que c'était la mi-temps du Super Bowl.
Le spectacle était déjà important à l'époque, mais le catch était très, très populaire aux États-Unis.
Ils avaient eu la brillante idée d'enregistrer ce match en amont et de le diffuser pendant la mi-temps du Super Bowl.
C'est vrai que ça donnait une atmosphère particulière à ce match.
Il y en a eu d'autres.
Je crois qu'il y a Terry Funk, Jerry "The King" Lawler qui était le plus légendaire avant The Rock et Mankind, qui étaient aussi très, très connus avant.
Mais voilà, ça s'est fait très rarement.
Mais sinon, non, le catch, il faut du public.
C'est comme une pièce de théâtre sans public, même filmée, t'as besoin des réactions des gens.
Tu as besoin des sifflements des gens, des "oura".
Ça fait partie entièrement, et d'autant plus aujourd'hui, du spectacle.
Juste pour revenir à ton histoire avec le combat The Rock qui a été diffusé à la mi-temps du Super Bowl, on est d'accord ?
C'était à la place de Rihanna, c'était The Rock et.
.
.
Non, non, non, non, non, non.
C'était pas sur la chaîne qui diffusait le Super Bowl.
Mais ils avaient eu l'intelligence de se payer sur une autre chaîne américaine, le Creno, pendant la mi-temps.
Et les gens avaient beaucoup, pas la grande majorité, bien sûr, la grande majorité était restée pour le spectacle, mais beaucoup de gens avaient zappé en sachant qu'il y aurait de l'action.
Ça permettait de patienter pendant la mi-temps.
Ah ouais, et de continuer de voir des coups, des chocs, alors que c'était la mi-temps et que du coup, leurs équipes préférées de foot US ne se rentraient plus dedans pendant quelques minutes et au moins ça leur permettait de garder le rythme.
Exactement, de rester dans l'ambiance, avec une bonne bière et un hot dog, on est bien.
Bon, est-ce que tu peux me parler un peu de ton histoire vis-à-vis du catch ?
Comment est-ce que tu es rentré dedans ?
Et parle-moi de toi, en fait.
Parle-moi de toi.
Alors, en l'occurrence, c'est plutôt le catch qui m'est rentré dedans.
Tout a commencé le 25 août 1980, aux alentours de 16h, lorsque ma mère a mis bas.
Non, mais effectivement, je suis un enfant des années 80 et quand j'avais 5 ans, je crois, on a déménagé de notre petit HLM pour une maison, quartier résidentiel, qui venait de se construire.
Donc, tous les voisins emménageaient plus ou moins à la même époque.
Donc, comme ça se faisait encore un petit peu à l'époque, il y avait une interaction avec les gens.
Les réseaux sociaux n'existaient pas, les gens se parlaient.
C'est surprenant, mais ça existait, les enfants, ça existait.
Et voilà, donc comme beaucoup de ses voisins étaient nouveaux, forcément, ils ont fait connaissance.
Et mes parents et les voisins se rejoignaient régulièrement le samedi soir pour des soirées de triviales poursuites ou d'autres jeux de société, comme ça se faisait aussi beaucoup à l'époque.
Et les voisins à côté de chez mes parents avaient un fils, qui était plus âgé que moi, je ne sais plus, il avait 5-6 ans de plus que moi, mais on jouait quand même beaucoup ensemble.
Et le samedi soir, sur Canal, il y avait le catch qui passait.
Donc la WWE, c'était les superstars du catch, avec Hulk Hogan, André le Géant, le millionnaire du ring, Ted DiBiase, Bam Bam Bigolo, des noms qui résonnent un petit peu certainement aux oreilles de certains.
Et pendant que nos parents jouaient aux jeux de société, buvaient un schnapps ou deux, nous, on était devant le catch.
Et bon, pour être très honnête, moi je m'en fichais un petit peu, mais lui était quand même assez fan et il essayait les prix sur moi.
C'est pour ça que je disais que le catch me rentrait dedans.
Donc j'étais un petit peu son souffre-douleur, gentiment, ce n'était pas du tout un harceleur ou quoi du tout, il était vraiment sympa, mais forcément, comme tout enfant à l'époque, personne ne leur disait "ne faites pas ça chez vous".
Donc il faisait ça chez moi.
Il était encore là pour leur dire quoi.
Voilà, exactement.
Donc il essayait les prises de catch, voilà, enfin bref.
Et je suis devenu téléspectateur comme ça.
Et puis petit à petit, lui, il s'en est éloigné petit à petit.
Puis moi, j'ai jamais arrêté de regarder le catch, ça date de cette époque.
Donc au milieu des années 80, j'ai commencé à regarder le catch sur Canal+ Je suis devenu vraiment accro, petit à petit.
Après, on a eu un magnétoscope, donc j'enregistrais toutes les émissions, que je les regarde ou pas en même temps.
J'ai eu des dizaines et des dizaines de cassettes que je re-regardais pendant les vacances.
Parce que c'est pareil, pendant les vacances, une fois que les grandes vacances, quand le Club d'eau s'arrêtait pendant quelques semaines, il n'y avait plus rien à regarder à la télé.
Donc je regardais, re-regardais les shoots de catch que j'avais enregistrés.
Mais voilà comment j'ai commencé à être fan de catch.
En tant que simple téléspectateur, victime.
J'aime beaucoup la chute.
Victime.
D'accord.
Et alors après, avant d'être commentateur de catch, tu as dit que tu avais monté quelque chose avec un associé ?
Alors oui, il y a eu plusieurs phases.
Avant d'être commentateur, j'étais passionné de ouf, comme dit.
Comme beaucoup de passionnés, quel que soit le sujet, je vivais ça à fond.
Ma chambre, qui n'a quasiment pas bougé depuis que je suis parti chez mes parents, est encore maculée de posters de catch dans tous les trucs, d'autocollants que j'avais collés.
J'envoyais mon père acheter des magazines parce qu'il n'y avait que des magazines américains.
Après, moi j'habite en Alsace, donc pas trop loin de la frontière allemande.
Parfois, mon père allait en Allemagne chercher les magazines américains ou chez un buraliste qui avait de la presse internationale.
C'était assez rare.
Je sais qu'à Paris, par exemple, il y a des buralistes qui vendaient de la presse internationale depuis toujours.
Mais chez nous, c'était chaud de trouver des trucs.
Et fin des années 90, mon papa, qui travaillait dans l'informatique dans son entreprise, a ramené un modem à la maison.
On est en 96, je crois, et donc je découvre Internet.
Et donc là, c'est déjà un nouveau monde qui s'ouvre à nous.
Alors Internet, encore une fois pour les plus jeunes, à l'époque, c'était 56K.
Ça passait par un modem, ça passait par le téléphone.
Donc si ta mère voulait téléphoner, elle décrochait, elle entendait "bip bip bip" et tu entendais gueuler "Christophe, je vais téléphoner".
Il fallait couper Internet pour qu'elle puisse téléphoner.
Ça coûtait une blinde.
Mais bon, on pouvait se débrouiller parce que dans chaque magazine ou autre, il y avait des petits CD un mois gratuit sur AOL, un mois gratuit sur Avas Online et ainsi de suite.
Et donc, on arrivait plus ou moins à s'en sortir à moindre coût.
Je découvre Internet en même temps que l'un de mes voisins, qui était déjà l'un de mes meilleurs amis, qui s'appelait toujours, c'est son surnom, Naniwa.
Et il était fan de catch aussi.
Et on a commencé à s'abonner à des newsletters de catch américaines parce qu'il y avait très, très peu de sites Internet.
À l'époque, il y en avait, mais c'était que des gros trucs.
Pour le catch, il y en avait très, très peu.
Et les newsletters, comme leur nom l'indique, c'était des lettres de news que tu envoyais gratuitement sur ton email, qui te permettaient d'avoir tous les résultats.
C'était que du texte.
Il n'y avait absolument aucune mise en page particulière ou quoi que ce soit.
Et après quelques mois, il y a un Français, on était une très petite communauté en France, on a quand même très vite réussi à se regrouper en quelques dizaines de personnes fans de catch sur Internet.
Tu te rappelles, il y avait des forums, il y avait quelque chose comme ça.
Comment est-ce que vous vous êtes rencontrés les premiers ?
Je ne sais pas encore.
C'était principalement sur AOL.
Tu avais des moyens de discussion.
Il y avait AOL Instant Messenger qui existait déjà, mais je crois que ça ne s'appelait pas encore ainsi.
Et tu pouvais mettre des mots-clés, soit tu pouvais créer ton forum et des gens pouvaient se joindre à toi, soit tu pouvais rechercher et tu pouvais trouver.
Et petit à petit, effectivement, je sais qu'on était une petite dizaine, je pense, et il y en a un, deux qui décident de dire "Je vais créer une newsletter en français qui veut écrire des articles".
Moi et mon pote, on est chaud comme la braise, on se dit "Allons-y".
Puis au bout de quelques semaines, le mec n'était pas du tout sérieux.
C'est-à-dire qu'on lui envoyait des articles, mais il ne sortait jamais la newsletter, des choses.
Et puis un jour, comme beaucoup de choses que j'ai faites dans ma vie, on est un dimanche après-midi, on se fait chier, on se dit "Putain, mais vas-y, si on faisait nous-mêmes une newsletter, on l'appellerait comment ?
On est tous les deux en première ES, vas-y, viens, on l'appelle Alternative Wrestling Newsletter".
Parce qu'on était abonnés à Alternatives Économiques, comme beaucoup d'élèves en Économique et Social.
Et voilà, on crée AWN qu'on appelle 2000 à l'époque, parce que fin des années 90, tout devait s'appeler 2000, Optik 2000 et tout le bazar.
Donc on crée ce truc-là dans l'après-midi, on envoie ça aux plus de gens possible en disant "Abonnez-vous".
Il y avait des choses qui permettaient aux gens de s'abonner, c'était fait par Yahoo à l'époque.
Donc on envoie une mailing list, on va créer ça, "Abonnez-vous, abonnez-vous".
Il y a genre 22 personnes qui s'abonnent, et on part sur un numéro par semaine.
Et puis on est tellement chaud, on est tellement motivé que d'un numéro par semaine, au bout de quelques semaines, c'est devenu un numéro par jour.
Et il y avait, oui, Ishtou, mon pote que tu connais grâce à 40mégas, Alain, qui nous a rejoints aussi, et plein d'autres contributeurs.
On était, je pense, une quinzaine de contributeurs réguliers, principalement Nanywa, Ishtou et moi, qui écrivions les news, les résultats des shows.
Quand on dit écrire des news, on prenait les newsletters américaines, on traduisait les news et on les mettait dans les news.
Et après, quand je dis 15 contributeurs, c'est des gens qui envoyaient des articles.
Donc principalement, on avait le numéro quasi un par jour.
Donc il y avait des gens qui nous écrivaient des articles lundi, d'autres pour mardi, mercredi.
Puis quand il y avait un mec qui n'avait pas le temps ou autre, on écrivait des articles sous pseudo, pour faire style, "Ah, un nouveau contributeur", et tout ça.
Puis nous, on avait l'impression d'être des journalistes.
Et comme je te disais avant, moi, avant tout ça, déjà, quand j'étais gosse, j'avais un classeur où j'écrivais des articles, mais pour moi, tout ça, je découpais mes magazines de cas, je mettais des photos, j'écrivais des articles en dessous et j'étais le seul à les lire.
Et j'en ai encore quelques pages chez mes parents.
Et donc, une fois par jour, on écrivait un numéro.
Il y a certains jours où même on en faisait deux par jour, et c'était devenu un véritable boulot.
On sortait du lycée le soir, on faisait vite fait nos devoirs, en ce qui me concerne en tout cas, j'ai pas fait de longues études.
Naniwa a quand même été déjà plus intelligent à y aller plus loin dans les études, mais Hichtu aussi d'ailleurs.
Mais voilà, on y consacrait une énorme partie de notre vie.
Après, on a eu la chance de pouvoir créer un site internet, ça s'appelait Catch Express.
Et puis bon, petit à petit après, moi je suis devenu commentateur, très exactement le 18 février 2000.
Je me souviens de cet anniversaire.
Parce que j'avais longtemps gardé l'archive de Hichtu, qui envoie un numéro spécial.
Ce soir, c'est pas Christophe qui sort le numéro, c'est moi.
Parce que Christophe était à Paris aujourd'hui, il vient de faire un casting.
Et il a été pris pour être commentateur à la télé.
C'est incroyable et tout ça.
Mais ça, ça m'intéresse aussi.
Attends, déjà, par rapport à cette époque de Catch sur Canal+.
Je suis un petit peu plus jeune que toi, je suis des années 80 aussi, mais je suis un petit peu plus jeune que toi.
Et ça fait qu'on a un petit décalage sur le moment où on est rentré dans le Catch en tant que spectateur.
J'ai un lointain souvenir d'une voix avec un accent américain à couper au couteau, pire que George Hedy.
Est-ce que c'est quelque chose que j'ai inventé ou est-ce qu'il y avait un commentateur à l'époque, qui commentait en français, qui avait ce profil-là ?
J'ai bien peur que tu l'aies inventé, malheureusement.
Parce que moi, au départ, quand j'ai commencé, c'était Édouard Carpentier et Guy Auret, qui étaient deux Français.
Édouard Carpentier, qui a été un immense catcheur, qui a été champion du monde aux États-Unis, pas pour la WWE, mais avant que celle-ci soit vraiment très puissante, et qui a fini par être engagé par la WWE.
C'est un monsieur qui a même révolutionné le Catch américain parce que c'était un voltigeur, on l'appelait "The Flying Frenchman", ou même "Wilson, je crois", enfin voilà, il faisait des manœuvres dingues, et ça se faisait très, très peu aux États-Unis.
Il n'y avait pas encore beaucoup d'échanges avec la lucha libre, et donc le Catch mexicain, où les gens sont vraiment très dans l'acrobatie.
Un peu pas vrai mystérieux, c'était un petit peu ça.
Exactement.
Et lui était un acrobate incroyable.
Et il était Français, mais il avait émigré au Québec, et il a fini d'ailleurs sa vie là-bas, et je crois qu'il a été naturalisé Canadien.
Donc il est limite presque plus considéré comme un Canadien, mais en réalité, c'est Français d'origine polonaise, je crois, résistant pendant la Seconde Guerre mondiale, enfin une vie dingue, et visiblement c'était aussi un mec dingue.
C'est un des grands regrets de ma vie de ne pas avoir pu le rencontrer ou d'avoir pu lui parler.
Il était accompagné de Guillauret, qui était lui aussi un Français vivant au Canada.
Il lui travaillait pour la WWE depuis de longues années, en tant que, je crois qu'il avait été garde du corps de Vince McMahon, enfin il faisait un peu de karaté, tout ça.
Et il l'avait placé là avec Edouard Carpentier pour commenter les chansons françaises.
Au bout de quelques années, Edouard Carpentier a été remplacé par Raymond Rougeau, c'est peut-être lui dont tu te souviens, mais il était Québécois.
Et donc il avait un accent québécois à pied au couteau.
Ou alors c'était un accent québécois, mais je te dis, c'est un souvenir qui remonte, mais je sais pas moi, quand j'avais peut-être, tu vas me dire par rapport aux dates, mais peut-être quand j'avais 5 ans ou quelque chose comme ça.
- Moi j'avais 5 ans en 93.
- Oui alors c'était Raymond Rougeau, et en 94, 95, 94 je crois, c'est Jean Brassard qui a remplacé Guillauré.
Et donc là on avait Jean Brassard qui avait pas trop d'accent, mais qui était Québécois, mais qui faisait un petit peu l'accent français en quelque sorte.
Enfin, il jouait un petit peu le français vu que ça se vendait à l'international, il voulait peut-être pas avoir forcément deux mecs avec un accent fort québécois.
Mais c'est Raymond Rougeau je pense dont tu te souviens qu'il a un fort accent québécois.
- Bon alors, j'ai dû mélanger, mais je me rappelle d'un très fort accent et qui rendait le.
.
.
Enfin, tu vois, pour quelqu'un comme moi qui avait jamais entendu parler de québécois dans ma vie, dans ma très très courte vie, qui rendait le truc encore plus fou, encore plus exotique, encore plus.
.
.
enfin je sais pas comment le décrire.
Et ça c'est quelque chose qui m'avait beaucoup marqué, et c'est pour ça que je me suis dit, je vais te poser la question, voir si ça t'évoquait quelque chose.
Donc c'est pas un accent américain, c'était un accent québécois.
- Oui, après peut-être que si tu as continué à regarder, il y a eu la WCW qui a remplacé la WEE, là vraiment pour les.
.
.
tous ces W, pour ceux qui ne connaissaient pas le catch, ils sont en train de vomir, mais c'était les deux grandes structures américaines et à un moment la WCW a remplacé la WEE sur Canal+.
Et là c'était Marc Blondin qui était lui aussi québécois, mais qui était beaucoup plus dans l'américanisation des shows.
Donc peut-être que tu te souviens de lui, parce que Raymond Rougeau en tant que bon québécois francisait tout.
Toutes les prises de catch étaient dites en français, alors que Marc Blondin c'était "Bienvenue Madame Baissieu, la foule est en délire, la foule est en délire".
Il a plein d'expressions comme ça, "On est dos, we are back".
Enfin voilà, il jouait sur l'anglais et le français, peut-être que c'est lui que tu entends dans ta tête.
- Bon, il faudra que je cherche avec ces noms-là, quand j'éditerai l'épisode, je ferai une pause et je taperai sur YouTube pour voir s'il y a des choses qui ressortent et après je te confirme, je t'enverrai un message.
- Ah oui, alors j'attends ça avec une grande impatience, comme tu peux l'imaginer.
- J'imagine.
Essaye de dormir, de manger, de boire, de t'hydrater d'ici là, parce que je ne voudrais pas avoir de soucis par rapport à ta santé.
D'accord, d'accord.
Bon alors, et ce casting, tu as entendu parler de ça, comment, enfin, à quel moment tu t'es dit "Ça c'est quelque chose que je peux faire" ?
- Alors, c'est quelque chose que je faisais déjà, puisque comme dire, on était très très passionnés avec mon ami Naniwa, et au bout d'un moment, parce qu'on était aussi un peu concons, on était passionnés entre guillemets d'humour, de trucs, et un jour on s'est dit "Vas-y, viens, on commente", et c'est pareil pour nous.
Donc le samedi après-midi, on lançait le cap sur Canal+, on éteignait le son et on allumait un radiocassette et on s'enregistrait en commentant, et après on réécoutait les cassettes et on était fiers de nous.
Et puis petit à petit, lui ayant un petit peu plus de moyens que moi, en l'occurrence ses parents que les miens, a eu la chance d'avoir un rétroprojecteur fin des années 90 dans sa cave, sur un mur blanc de sa cave, et on l'a fumé ce rétroprojecteur, enfin on l'a pas pété, mais je veux dire, on a regardé des heures et des heures et des heures et des centaines d'heures de catch sur ce rétroprojecteur, donc en grand écran sur un mur de la cave.
Et un jour, comme on regardait du catch de la WWE, mais pas que, parce que c'est aussi à ce moment-là que se développe le tape trading, l'échange de cassettes.
On a commencé à échanger des cassettes avec le monde entier, les États-Unis, l'Angleterre, l'Allemagne, je crois qu'on en a même chopé du Japon, donc je sais pas si tu imagines le truc.
On envoyait des cassettes, on échangeait des cassettes finalement, donc des mecs, c'était très connu, il y avait des gars qui publiaient des listes, voilà moi, ma vidéothèque, voilà ce que je recherche.
Donc tu les contactais, tu disais "oui, moi j'ai ce show-là", "ah ok, je choisis dans ma truc, on s'échange", ou alors tu pouvais acheter.
Et donc on a commencé à s'intéresser, c'est aussi pour ça que je fais souvent la comparaison avec le cinéma, à ce qu'on appelle le catch indie, indépendant.
Comme le cinéma indépendant, c'est du catch à plus petit budget, qui s'adresse à un public parfois un peu différent, de moins en moins aujourd'hui, parce qu'il s'est très développé aux Etats-Unis, mais à l'époque c'était vraiment dans des minuscules salles, et t'avais des catchers qui ne fonctionneront jamais à la WE, mais qui faisaient des trucs de dingue, ou qui.
.
.
des stipulations de matchs de fou, et donc c'était extrêmement populaire pour ça.
C'était souvent filmé par des mecs dans le public, un plan, et évidemment il n'y avait que le son du public.
Et donc à un moment on s'est dit "mais vas-y, mais viens, on commence ça".
Donc on mettait le rétroprojecteur, on mettait la cassette de Catch indépendant, on branchait un micro pour deux sur une caméra, on filmait le mur, et on commentait les matchs.
Et on faisait après des compiles, qu'on échangeait avec des Français, parce que c'était développé le tape trading, mais peu de Français à ce moment-là avaient ces matchs-là, donc on leur disait "voilà, on t'échange ça, en plus c'est commenté en français, c'est nous qui avons fait les commentaires".
Et pour le casting, fin des années 90, pas plus, début 2000, le Catch s'arrête sur Canal+ il n'y a plus de Catch nulle part.
Et donc nous dans les newsletters, on dit à nos lecteurs, qui étaient quelques milliers maintenant, bon, on est milliers sur la mailing list, je ne te dis pas que les milliers et quelques ouvraient le mail et les lissaient, mais il y en avait plus de 2000 je crois qui s'étaient abonnés.
On envoie dans un des numéros, on dit "voilà, il n'y a plus de Catch en France, les mecs, il faut qu'on réagisse".
On a écrit une lettre type, envoyée là à toutes les chaînes de télé, sur internet.
Internet existe très peu, donc les chaînes répondent.
On a eu des réponses d'M6, de TF1, de toutes les chaînes possibles et imaginables à l'époque, alors il n'y en avait pas 60 000 comme aujourd'hui, et la plupart nous répondent gentiment que non, "merci, ça va, c'est gentil".
Et une nous répond, RTN9.
Quelqu'un d'RTN9 me répond et m'écrit en disant "écoutez, ça tombe bien, on vient de signer du Catch, la WCW justement, les programmes vont commencer le mois prochain, ça vient d'être signé, donc si vous voulez, vu que vous nous dites que vous êtes nombreux et tout ça, faites la promo sur votre newsletter, comme ça les fans ne manqueront pas le rendez-vous".
Donc on fait la promo, on dit "oui, ça commence, telle date, tout ça, j'imagine que ça doit être en janvier 2000".
Et le premier épisode passe, et moi je n'avais même pas la chaîne, mais plein de gens m'écrivent en me disant "putain, c'est n'importe quoi, ils ont mis deux mecs qui n'y connaissent rien, c'est honteux, ils font des vannes pourries, ils ne comprennent rien".
Donc j'aurais écrit au mec qui m'avait écrit, qui s'appelle Vincent Gaudel, qui était l'un des décisionnaires de la chaîne RTN9 à l'époque, et je lui dis "écoutez, j'ai eu beaucoup de retours très négatifs par rapport à la diffusion, vous avez vraisemblablement pris deux commentateurs qui n'y connaissent rien, ça sera très compliqué pour eux d'expliquer aux gens ce qui se passe, si eux-mêmes ne comprennent pas ce qui se passe.
Donc si vous avez besoin d'infos, de biographies, n'importe quoi, dites-moi, je vous envoie tout".
Moi j'étais, comme dit, complètement naïf pour le coup, il m'aurait dit "vas-y, envoie-moi tout ce que tu as, j'aurais fait gratos".
Un fan, tout simplement.
Sauf que, coup du sort, à l'époque, l'un des deux commentateurs s'en va.
Il me répond, il me dit "écoutez, merci pour la proposition, mais en fait, on a un des deux commentateurs qui va s'en aller, donc on va faire un casting, si ça vous dit de tenter votre chance".
Je crois qu'il m'avait demandé si j'avais de l'expérience et j'avais répondu "oui, oui, j'ai déjà commenté des matchs et tout, c'est dans la cave de mon pote".
Mais bon, foutu pour foutu.
Oui, c'est vrai, mais enfin bon, c'est pas tout à fait, mais bon.
Donc, il me dit "si vous voulez tenter votre chance, allons-y, donc 18 février 2000, venez à Paris, à la pleine Saint-Denis pour tenter votre chance".
Et donc, évidemment, je suis comme un dingue.
Pour la légende, mais ce n'est pas une légende, c'est vrai, mais ça rend la chose encore plus dingue, c'est que moi à l'époque, j'avais arrêté mes études, j'avais un bac ES, j'avais arrêté la fac, je ne faisais plus rien.
J'étais chez mes rampes, c'est un peu le geek, je ne jouais pas à la console, mais j'étais un peu le geek d'aujourd'hui, comme dit, presque la vingtaine, sans avenir, sans rien, dans la chambre de ses parents, enfermée quasi à 24.
Et j'avais eu une proposition pour de l'intérim, du poids d'intérim, un truc de nourriture chimique, en quelque sorte, de la poudre alimentaire.
C'était un vieux camarade de lycée qui s'était engagé dans l'armée, un mec dingue, et qui était en CDI dans cette boîte et qui m'avait dit "Bah écoute, moi j'étais passé par cette boîte d'intérim, j'avais fait deux, trois semaines, et après ils prennent en CDI".
C'était un plan un peu sérieux, t'as aucune formation ni rien, c'est du boulot quasi assuré.
Donc il m'avait dit "Bah écoute, vas-y".
Et je crois que c'est genre le 15 février, j'ai eu ma première journée là-bas.
Et je l'ai fait, c'est horrible, je sais rien faire de mes dix doigts, c'est des trucs où il faut sous-peser au centigramme près, tu vois, chaque poudre, un peu de poudre d'oignon, un peu de poudre de scie, c'est pour j'imagine après faire de la bouffe.
Donc je finis ma journée, je vais à la boîte d'intérim le soir, alors ça s'est bien passé, ouais ça va.
Il vous propose de revenir le 19, le 20, plus ou moins ça au pif quoi, et si les 4-5 jours se passent bien, après c'est quasi CDI assuré, je leur dis OK, et je leur fais écouter, je passe un casting à Paris le 18, pour le boulot de mes rêves.
Je pense que je reviendrai.
Et donc j'ai évidemment à serrer les fesses, croiser les doigts.
Le 17 au soir, ma mère m'emmène au train, à 22h, à Strasbourg, pour faire Strasbourg-Paris, donc de 22h jusqu'à 6h du matin.
C'est comme ça à l'époque, il n'y avait pas encore le TGV très grande vitesse comme on le connaît aujourd'hui.
C'était la première fois que je prenais le train tout seul, je faisais 100 kilos, je n'avais pas encore mué, je suis parti avec mon sac de lycéen, ce qui fait que le lendemain matin, quand je suis arrivé déjà, je suis arrivé à la porte de la chapelle.
Pour ceux qui connaissent un petit peu Paris, c'est pas l'endroit le plus accueillant de Paris, surtout quand on est provincial et que c'est la première fois qu'on fout les pieds dans une grande ville tout seul, sans personne.
J'arrive.
.
.
T'as ramassé des feuilles mortes direct en arrivant ou pas ?
Je n'en ai pas.
Pourquoi on ramasse des feuilles mortes ?
À la pelle ?
Exactement.
Bien vu.
Je suis sûr que ça te ferait plaisir, alors j'ai tenté.
On ramasse plus de.
.
.
Comment ça s'appelle ?
De seringues que de feuilles mortes à la porte de la chapelle.
Quoique maintenant c'est plutôt les pipes, les pipes à craque que les seringues.
Mais bon.
Donc je prends mon petit bus, j'arrive là-bas.
Je suis un petit peu choqué d'ailleurs.
Je m'attendais.
.
.
C'est la télé pour moi, donc je m'attendais à un truc de ouf et tout.
Finalement c'était un grand hangar, un grand studio, c'est là où se tournait le Club Dorothée.
Mais effectivement ce sont des studios, donc c'est gigantesque.
Et quand t'es devant, ça paye pas de mine, d'autant que pour aujourd'hui, ça n'appartient plus au groupe AB.
Mais donc j'appelle même la secrétaire, je fais "ouais, je crois que je suis devant" et tout.
Mais je.
.
.
"Si, si, c'est bien là, il y avait une pancarte avant, enfin une grande truc, mais avec la tempête de 98, c'était tombé il y a deux ans.
Ils l'avaient jamais remis.
Ils l'ont plus jamais remis d'ailleurs depuis.
Et donc j'arrive, j'arrive devant la sécurité, je fais "ouais, je viens pour le catch, un casting et tout", en pensant que bon, c'est un truc immense.
Donc le mec il savait pas, "ouais non mais le speak c'est là-bas".
OK, bon, service speak.
J'y vais.
Oui, j'arrive devant les mecs, "ouais, assieds-toi là".
Je dis à peine "bonjour", "ouais, assieds-toi là".
Au bout d'une demi-heure, j'entends les mecs, "putain, le gars, le mec casting, il est même pas à l'heure, c'est quoi ce gars ?
" Et je fais "mais les gars, je suis là".
"Ah mais c'est toi, on croyait que t'étais stagiaire".
"Ah mais non, non, c'est moi".
"Ouais, bon, bah alors viens, viens".
Alors ils me foutent au studio, ils me.
.
.
D'abord à la place de l'ingénieur du son, qui.
.
.
Dans les studios, à l'ingénieur du son d'un côté, une vitre, et de l'autre côté, là où tu enregistres.
Et pour l'instant, ils ne me mettaient qu'à l'ingénieur du son, ils me sortent une bêta de cette taille, c'est-à-dire une cassette vidéo, mais de cette taille, alors que bon, les cassettes, nous c'était ça pour mettre dans le magnétoscope, eux, c'était ça.
Ouais, c'était un autre format quoi.
Ouais, oui.
Bah c'est des bêta.
Bêta SP, après c'est devenu des bêta NUME.
Ils me foutent le truc dedans, ils sont deux derrière moi, et ils me lancent la cassette, et je fais "Bon, tu connais lui ?
" "Bah oui, lui c'est Vampiro, il est canadien mais il catche au Mexique.
" "Ah bon ?
Et lui tu le connais ?
" "Bah oui, oui, lui je le connais.
" Les mecs étaient hallucinés que je connaisse les catcheurs quoi.
Parce que pour eux, c'était comme tout le monde, le catch, personne connaît ça.
C'est pour ça d'ailleurs qu'ils avaient pris deux mecs qui n'y connaissaient rien, parce que de toute façon, personne ne connaît rien, donc ça gênera personne.
Ils étaient certainement incapables de juger en plus.
C'est ça le truc.
C'est quand tu recrutes pour un poste où tu connais toi-même pas grand-chose, comment tu recrutes correctement ?
Donc toi, après quand ils t'ont vu et que tu répondais à toutes leurs questions, bon, ils pouvaient se dire soit c'est le bluffeur du siècle, soit il s'y connaît suffisamment.
Mais j'imagine la difficulté pour ces gens-là, la première fois, de dire "Qu'est-ce qu'on prend ?
" Ah oui, oui.
Après, honnêtement, il n'y avait pas trop de difficultés.
Tout ça a été fait de manière quand même très anarchique.
C'était un studio, le Service Peak chez AB, c'était quelque chose qui tournait énormément.
Donc, ça, Philippe Chérome l'a plusieurs fois raconté, parce qu'il s'avère que celui qui ne partait pas du duo, c'était Philippe Chérome.
Et Philippe me l'a souvent raconté, ça s'est fait comme ça.
"Eh, Philippe, tu veux commenter ça demain ?
" Et puis Philippe, évidemment, il voulait bosser, il était à la pige, donc plus il bossait, plus il gagnait.
"Ah oui, OK, on te met avec lui, bam.
" Et puis il lançait le programme, et ça se faisait comme ça.
Il n'y avait pas plus de réflexion.
Je suis d'ailleurs, quand parfois on écoute certains trucs ou autres, je ne suis pas certain qu'aujourd'hui encore, il y ait beaucoup de réflexion sur comment ça se passe de choisir les bonnes personnes.
Mais bon, en tout cas, Philippe Chérome arrive enfin.
Je ne dirais pas qu'il est arrivé en retard, parce que je sais que c'est une de ses principales qualités d'être à l'heure.
Donc, je pense qu'il l'avait fait venir plus tard que moi.
Et on se fout en studio.
Je sors de là, le directeur artistique, c'était le chef du service pic, il fait "Bon, on ne va pas le garder, il a une voix de merde.
" Comme je disais tout à l'heure, je n'avais pas mué, j'avais une voix d'enfant de 12 ans.
Bon, je ne te cache pas que ça m'a foutu un coup, parce que moi, comme j'avais dit à la bonne note, c'est le boulot de mes rêves.
La veille, dans la salle de bain, après avoir pris ma douche, avant d'aller prendre le train, j'étais devant le miroir de chez mes parents et c'était "Eight Miles".
Tu vois, "One time, one opportunity".
Il faut que j'y aille, il faut que je le fasse.
Et je ne peux pas.
.
.
J'étais.
.
.
Je n'ai pas le choix.
Donc, quand il dit ça, je me dis "Oh, putain, ça y est, je rentre à Strasbourg.
" Et en plus, je vais devoir expliquer à tous les gens, parce qu'évidemment, j'étais très heureux.
Donc, j'ai dit à tout le monde "Oh, putain, je vais à Paris faire un casting et tout, ça va être incroyable.
Je vais devoir expliquer à tout le monde que je me suis fait rembarrer.
" Mais.
.
.
Et c'est là où je serai.
.
.
Je suis redevable pour.
.
.
Jusqu'à la fin de mes jours à Philippe Chéreau.
Il dit au mec "Écoute, c'est vrai qu'il a une voix d'enfant.
Ça, on ne.
.
.
Mais avec la console, on va pouvoir monter les graves, on va pouvoir essayer de sauver le truc.
Puis un jour ou l'autre, il va muer.
Ce n'est pas possible.
" Par contre, on a fait un essai de 40 minutes, on n'a pas coupé une fois.
Donc, le mec, il sait.
Moi, je dis "On le tente.
" Et le mec, il dit "Ce sera de ta faute, hein.
" "Ouais, non, mais j'y crois.
" Et grâce à Philippe Chéreau, qui a cru en moi il y a 23 ans, le mec dit "Bon, OK, allez, on le tente.
" Il ne prenait pas beaucoup de risques non plus, parce que ce n'était pas non plus un programme surexposé.
Ce n'est pas comment tu es le foot sur TF1 non plus.
Mais voilà, grâce à Philippe Chéreau, ils m'ont pris.
Et voilà comment j'ai débuté ma carrière de commentateur il y a 23 ans.
C'est beau cette histoire, parce qu'on se rend compte que t'as foncé.
Alors, pour toi, ça paraissait peut-être évident, mais j'imagine plein de jeunes, ou de moins jeunes d'ailleurs, qui se disent "Il faut que je prenne le train toute la nuit pour la première fois tout seul, aller dans un coin de Paris que je ne connais pas, être jugé.
" Parce que c'est clairement ça.
Oui, c'est peut-être le plus dur.
Et j'ai l'impression, quand tu le décris, que tu n'as pas hésité à le faire.
Et ça, je pense que c'est très important.
J'étais inconscient.
Honnêtement, à mon âge aujourd'hui, peut-être que je n'oserais plus.
Ne serait-ce qu'envoyer le mail au mec pour lui dire que les mecs sont nuls, ce genre de choses.
J'étais totalement inconscient, j'étais totalement naïf.
Et puis je n'avais rien vu du monde.
Je ne suis pas grandi en campagne, mais c'était une petite ville de 5-6 000 habitants.
Moi, quand j'allais deux fois par an à Strasbourg, j'allais en ville.
Le reste du temps, je restais dans ma petite ville de 5 000 habitants, je faisais des foot avec mes potes, on allait au club d'eau, et c'est tout.
Donc je n'avais rien vu du monde, je n'avais rien connu de la vie, j'étais totalement naïf.
Donc j'y suis allé.
Mais oui, prendre le train, c'était terrifiant.
Mais il y a un moment où il faut savoir se prendre en main, mais c'est là que j'étais un peu inconscient.
Tu te considères comme audacieux ?
Je ne crois pas.
Je sais que la chance sourit aux audacieux.
En tout cas, plus les années passent, à mon avis, moins je le suis.
Parce qu'on m'a proposé plein de trucs, et comme je suis par contre très peureux, et que j'ai peur de mal faire, contrairement à beaucoup de gens que je connais, notamment des journalistes sportifs ou autres, qui m'ont toujours dit qu'il faut dire oui à tout.
Et après, une fois que tu as dit oui, tu fais le taf pour être sûr d'être truc, mais tu ne dis jamais non.
Et moi, je ne sais pas faire.
Je ne suis pas certain que je fasse preuve d'une grande audace.
Ça, ça m'intéresse beaucoup, parce que tu es, pas par tout le monde, c'est clair, mais par une partie de la population française.
Et ça, tu peux peut-être me préciser, mais je vais peut-être dire francophone.
Je ne sais pas, tu as écouté en Belgique, tu as écouté au Québec ?
En Belgique, on explose les audiences.
Je suis une star en Belgique.
Non, je n'en sais rien.
Non, ce n'est pas que je n'en sais rien.
Je ne suis pas une star en Belgique, ça je le sais.
Par contre, oui, les audiences en Belgique sont très, très fortes, et on est diffusé depuis 23 ans aussi en Belgique.
C'était aussi l'une des forces du groupe AB, de Media One aujourd'hui, c'est d'avoir des chaînes en France et en Belgique.
Ça permet aussi de réduire les coûts en quelque sorte.
L'émission, en fait, elle va te permettre d'avoir des primes sur les deux chaînes.
Donc, même si elle coûte un peu cher, elle est vite rentabilisée puisqu'elle est sur deux chaînes différentes.
Mais donc, oui, on est connus, on est assez connus en Belgique quand même, peut-être même un peu plus qu'en France, parce qu'on était diffusé sur des chaînes avec une plus forte visibilité.
Au Québec, peu, je pense, parce qu'au Québec, ils sont quand même très attachés à leurs commentateurs, à eux.
En parallèle, il y a une chaîne de télé au Québec qui diffuse les choses de madère.
Mais je sais qu'il y a des Québécois qui m'écrivent parfois et qui apprécient aussi ce qu'on fait.
Mais c'est plus en France, en Belgique, en Suisse et en Afrique, énormément en Afrique.
D'accord.
Voilà, tout ça pour dire que tu es quand même écouté par beaucoup de gens.
Alors, je pense que même si de temps en temps, on vous voit, moi, pendant très longtemps, je n'avais aucune idée de ce à quoi tu ressemblais.
Et même, je vais te dire un truc qui va être amusé ou pas, je n'en sais rien.
Ça ne m'amuse pas.
Mais je t'imaginais avec un physique beaucoup plus imposant en entendant ta voix.
Je ne sais pas, j'imaginais un Golgoth un peu.
Et donc, quand tu me dis que je n'avais pas mué, on a failli me rejeter pour ça, alors que moi, c'était quelque chose que j'entendais dans ta voix.
Donc, je te dis, quand je t'écoutais le plus, c'était en 2007, 2008.
Oui, mais là, c'était sept ans après.
J'avais largement mué.
Non, mais bien sûr.
Ne t'inquiète pas, je m'étais mis aux cigarettes, à l'alcool.
Enfin, voilà, j'ai tout fait pour essayer de travailler cette voix.
Non, mais bien sûr.
Ce que je veux dire, c'est que moi, c'est quelque chose qui m'avait interpellé chez toi.
Et donc, pour revenir à cette question de l'audace, de la peur, etc.
, tu es quand même très, je vais dire très visible, ce n'est pas le terme, mais tu es écouté par, je ne sais pas, il y a peut-être un dixième de pour cent des Français qui sont plus écoutés que toi.
Si tu prends tous les Français, les gens qui ont plus d'audience que toi, à mon avis, il y en a très peu.
Si tu prends vraiment tout le monde.
Oui, je sais.
C'est difficile à dire.
Après, c'est ce genre de.
Oui, peut-être après, maintenant, avec YouTube, avec Twitch, avec et puis toutes les chaînes de télévision.
Oui, je ne sais pas si le chiffre un dixième.
Une personne sur mille.
Moi, je pense qu'il y a moins d'une personne sur mille qui est plus écouté que toi.
Je sors du chapeau, ce truc.
Oui, oui, je pense que ça reste une petite minorité.
Oui, bon, après.
Et du coup, et du coup, ça me.
Je trouve qu'il y a une dissonance entre le fait que tu me dises.
Ouais, moi, j'ai un peu peur de faire des trucs et où je ne suis pas forcément plus audacieux que ça.
Et à côté de ça, c'est quand même une voix qui est entendue par plein de gens.
Et je trouve que ça va.
Ça ne va pas ensemble.
Donc, ce que je me demande, est ce que je te demande, c'est est ce que est ce que c'est que tu as été naïf à un moment?
T'as avancé et puis après, tu es rentré dans le système et tu n'es pas rendu compte de l'évolution du truc ou du ou du saut.
D'ailleurs, tu as fait entre le moment où tu commentais dans ton sous sol, dans le sous sol de ton pote d'ailleurs, et le moment où tu commentais sur une chaîne de télé.
Voilà, je suis curieux de savoir comment tu, comment tu, comment tu ressens, comment tu ressens les choses à ce niveau là, quand tu interagis avec des fans, quand tu.
Comment tu le vis et est ce qu'il n'y a pas une est ce qu'il n'y a pas une dissonance, soit sur le fait que tu penses qu'on dirait que tu penses être plus peureux qu'une lait.
Ou alors que au contraire, tu ne te rends pas compte de l'impact de ce que tu fais.
Tu ne te rends pas compte, tu te rends peut être compte intellectuellement, mais émotionnellement un peu moins.
Je ne pense pas, enfin, je ne me rends pas compte de l'impact qu'on ait ou qu'on a pu avoir, parce qu'aujourd'hui, c'est clair qu'on est un peu plus confidentiel qu'avant, même si la communauté de fans de catch est beaucoup plus grande paradoxalement qu'avant.
C'est juste qu'il y a moins de téléspectateurs, comment dire, lambda, enfin pas fan qui regardent, parce qu'à un moment, les gens qui n'étaient pas fans de catch regardaient le catch parce que c'était cool, parce que c'était à la mode et que le lendemain, tout le monde discutait.
Donc, il fallait aussi avoir sa petite anecdote sur Mystery of John Cena.
Mais oui, non, mais je pense que ça vient aussi du fait que, comme tu disais avant, on nous voit peu.
Donc, en réalité, moi, ma vie de tous les jours est très peu marquée par ça.
En fait, moi, j'ai une vie d'une simplicité déconcertante.
J'ai eu une période où je vivais à Paris par obligation, parce que je ne suis vraiment pas fan de la ville de Paris en particulier, mais des grandes villes en général, ce n'est pas trop mon truc.
Et on bossait tous les jours et c'est là où le catch marchait le mieux.
Mais on vraiment, on passait notre journée à bosser tous les jours parce qu'il y avait les émissions.
À côté de ça, on faisait également plein de DVD et c'était des séances d'enregistrement.
Souvent, sur quatre jours de la semaine, on enregistrait des coffrets DVD où il y avait presque 12-15 heures d'enregistrement à faire.
Donc, évidemment, notre record en une journée, c'est 11, avec Philippe, 11 heures d'enregistrement dans la même journée.
Ce qu'on ne pouvait pas faire autrement.
Mais en général, tu essayes quand même, quand tu fais quatre heures déjà par jour, vu l'intensité qu'on donne, parce que ce n'est pas du golf.
Donc, on sort de là quand même un petit peu fatigué.
Puis les oreilles comme ça, parce qu'on est à fond et tout.
Donc, quand ça a super bien marché, moi, je bossais tous les jours.
Les réseaux sociaux existaient peu.
Donc, on avait peu de retours.
On ne nous donnait pas forcément les audiences.
On a plus ou moins compris après que c'était une manière aussi pour les dirigeants d'éteindre un petit peu notre enthousiasme et surtout notre volonté d'augmentation.
Donc, on ne nous disait pas que ça marchait forcément bien.
De manière un peu naïve, comme dit, moi, je faisais des shows de catch en France.
Donc, je voyais que les salles, on faisait des salles parfois de 2, 3 000 personnes dans le Nord ou des choses comme ça.
Donc, ça marchait, mais je ne me rendais pas forcément compte que c'était notre responsabilité ou en tout cas qu'on participait à ça.
Et comme dit, on ne me reconnaît pas.
Voilà, j'ai une vie totalement simple.
Beaucoup de mes potes, mon meilleur pote Ishtou, évidemment, est fan de catch.
Mais mon cousin Charlie, que tu évoquais quand on fait des quiz, notre podcast de quiz, n'est pas fan de catch.
La plupart de mes autres potes que je connais depuis, pour certains, les plus anciens, c'est le collège, ne sont pas fans de catch non plus.
Donc, il y a ce côté-là, tu vois, je ne suis pas forcément, entre guillemets, valorisé pour ça auprès de mes proches.
Donc, non, je n'ai pas l'impression d'avoir un impact particulier.
Oui, moi, je vis ma vie de manière simple, tranquillement.
Mais c'est bien, souvent, chaque fois les VTC en quilles quand on parle de catch, je dis "mais vous ne voudriez pas commenter du foot et tout ça ?
Vous n'êtes pas très connu, certains ne prennent pas de gants, mais bon, ce n'est pas très grave".
Et je dis souvent "oui, en vrai, moi, je ne travaille pas beaucoup, je gagne raisonnablement bien ma vie, ça me permet de ne pas travailler beaucoup et quand même d'en vivre.
Et en même temps, je peux sortir, aller faire mes courses ou faire n'importe quoi sans avoir la vie de.
.
.
Je ne dis pas que quand j'étais plus jeune, je ne rêvais pas de devenir une star, comme beaucoup de jeunes et tout, je voulais être connu, je voulais ci, je voulais ça, mais en vrai, psychologiquement, je ne suis sans doute pas prêt.
C'est toujours très dur à vivre.
Encore aujourd'hui, quand je vais un peu trop bien, je vais vite fait sur des trucs et je regarde un petit peu les gens qui ne m'aiment pas.
Et comme ça, ça me pourrit deux, trois jours de suite, ça me fait du bien, j'aime bien me pourrir la vie.
Donc, je n'aurais pas été une bonne star.
J'ai les bons côtés de tout.
Je vais un petit peu à Paris, je vis en province tranquillement, paisiblement.
Je gagne suffisamment ma vie sans trop me prendre la tête.
Quand je vois tous mes potes qui ont des vrais boulots, qui du lundi au vendredi, tous les jours, devoir se lever à pas d'heure, rentrer à pas d'heure, se faire chier avec des collègues qui sont chiants et tout ça.
Moi, je bosse avec un mec formidable.
Souvent les techniciens en plus sont aussi des gens super cool, super classe.
Il y a tout un groupe de techniciens qui bossent avec nous et il n'y en a pas un seul quiconque.
Franchement, je me sens extrêmement chanceux.
Tu veux dire que le processus de recrutement pour les techniciens était plus réfléchi que celui pour les commentateurs à l'époque ?
À l'époque peut-être, après ça dépend.
On en a connu aussi qui étaient les cousins d'eux, les meilleurs potes du meilleur pote d'eux et qui n'en avaient absolument rien à faire de ce qu'ils faisaient.
Aujourd'hui, comme on est en direct, les techniciens qui sont engagés savent ce qu'ils font.
Mais ce que je veux dire par là aussi, c'est plutôt le côté humain finalement.
Parce qu'au bout d'un moment, tous les gens qui sont recrutés pour faire de la technique savent appuyer sur le bouton.
Certains savent moins bien gérer certaines situations que d'autres.
Mais ce qui est important aussi, c'est l'humain.
Quand tu passes beaucoup de temps avec des gens, c'est sympa d'avoir des gens qui sont foncièrement de bonne humeur ou en tout cas qui mettent du leurre.
Et en l'occurrence, c'est le cas.
Justement, sur le côté humain, c'est quelque chose dont je voulais parler tout à l'heure.
Je t'ai dit qu'on allait parler de catch, et puis j'aimerais parler d'une ou deux autres choses.
Et une chose sur laquelle j'aimerais avoir un retour de ta part, c'est le côté duo avec Philippe.
Tu m'as expliqué comment vous vous êtes rencontrés, comment ça s'est lancé au tout début.
Ma question c'est, comment est-ce qu'on trouve un rythme ?
Comment est-ce qu'on trouve une façon de faire ?
Comment est-ce qu'on se développe à deux ?
Et après j'ai une autre question liée au catch.
Comment est-ce qu'on se développe à deux ?
Est-ce que c'est un processus plutôt naturel dans ton cas ?
Est-ce que vous avez réfléchi à des trucs ?
Est-ce que vous avez fait des sortes de stratégies, une sorte de structure ?
Non, mais je crois que tu te fais une fausse idée du monde.
Si beaucoup de gens ont certainement réfléchi, mais pour le coup, ce n'était pas le cas.
La seule chose à laquelle on a un peu réfléchi, c'est par exemple le par-dessus de la troisième corde.
Non pas qu'on y ait vraiment réfléchi, mais moi j'avais dit à Philippe dans le catch, parce que Philippe n'y connaissait vraiment rien, donc au début c'est aussi la chance que j'ai eue.
Philippe est un vrai professionnel, un vrai bosseur.
Lui m'a toujours dit, un peu contrairement à moi, même si j'ai quand même beaucoup bossé pour avoir ce casting, même si mon boulot d'avant n'a pas entraîné le casting, mais je pense que si je n'avais pas passé toutes ces heures à tout ça, je n'aurais pas eu cette opportunité-là.
Mais Philippe m'a toujours dit, moi j'ai toujours eu besoin de bosser beaucoup, rien ne m'est jamais arrivé comme ça.
Il n'a jamais eu trop, non pas de chance, mais enfin rien ne lui est jamais tombé dessus facilement.
Il a toujours dû bosser dur pour faire les trucs auxquels il a réussi.
Il a fait beaucoup de choses qui ont très bien marché encore aujourd'hui.
Et donc quand on a commencé tous les deux, Philippe était heureux vraiment de pouvoir partager le micro avec quelqu'un qui s'y connaît, parce que c'est un pro et il ne voulait pas, ça fait aussi partie de l'histoire, lui était prêt plus ou moins à arrêter parce qu'il avait senti que le premier duo, ce n'était pas ça.
Et en plus visiblement le premier collègue n'était pas forcément un très bon camarade, il lui faisait un petit peu des coups à tout ça.
Donc il était content d'avoir un jeune qui savait de quoi il parlait.
Et c'est en ça où je dis que j'ai de la chance, c'est quelqu'un de profondément honnête et gentil.
Donc il m'a immédiatement laissé de la place, il m'a immédiatement mis le plus possible en avant.
Il a fait un boulot que peut-être d'autres, si j'étais tombé sur quelqu'un d'autre, ça n'aurait pas été similaire.
Lui, il a cet état d'esprit de mettre les gens avec qui il bosse en avant et de les aider à se développer.
Il a vraiment ce côté pédagogue et il l'a été beaucoup avec moi.
Mais on a aussi beaucoup discuté de catch, parce qu'on me dit qu'il connaissait un petit peu, comme tout le monde.
Je sais que son papa l'avait emmené à des shows de catch quand il était petit, des shows de catch français.
Donc il avait quelque chose au fond de lui, mais il ne connaissait pas tous les accotés.
Et moi je lui avais dit qu'il y avait un truc important dans le catch, surtout à l'époque, c'était les catch phrases.
C'était vraiment au début des années 2000, c'est l'époque de The Rock avec "Do you smell what the rock is cooking?
" ou du côté de la WCW avec la NWO "When you're NWO, you're NWO for life".
Plein de phrases comme ça qu'il aimait répéter à longueur de temps.
Et je lui avais dit que ce serait pas mal qu'on trouve quelque chose qu'on pourrait nous aussi répéter au fil des émissions.
Un truc aussi qu'on pourrait faire tous les deux.
Et j'avais dit que les catcheurs passent souvent par-dessus la troisième corde et ça pourrait être marrant si on le disait ensemble.
Pour le côté vraiment "Wouah" explosion quand le mec passe par-dessus la troisième corde.
Et c'est là qu'on s'est dit "Allons-y, faisons-le".
Mais après, pour le côté duo, c'est comme pour le côté commentaire.
Il y a des moments dans ma vie où j'étais persuadé d'être le plus grand commentateur du monde.
Je suis un petit peu redescendu, mais j'accepte quand même de dire que je m'en sors pas trop mal.
Par contre, au tout début, j'étais une merde, une merde sans nom.
Je commentais plus ou moins comme Edouard Carpentier parce que c'était ce que j'avais entendu toute ma jeunesse.
Donc je calais mon truc sur ce que j'avais entendu.
Et puis je commentais tout ce que je voyais, comme beaucoup de gens quand ils débutent au commentaire, ils commentent tout ce qu'ils voient.
Mais en réalité, c'est pas forcément ça le commentaire.
Il y a aussi une histoire de rythme, il y a aussi effectivement une histoire d'intonation, d'émotion.
Et donc c'est la même chose qu'avec le duo, c'est qu'en fait, ça vient avec le temps.
Et comme avec Philippe, au début, les émissions avaient presque trois mois de retard sur les États-Unis, un studio très propre.
Donc on ne travaillait pas toutes les semaines.
On venait une fois toutes les trois semaines, je crois.
Et on faisait des séances d'enregistrement d'une journée.
Trois émissions le matin, trois émissions l'après-midi.
Rappelle-nous une émission, ça dure à peu près une heure ?
À l'époque, ça durait 45 minutes.
Aujourd'hui, on fait des émissions d'une heure et demie.
Les émissions Nobel d'Air, c'est une heure et demie.
Pour nous, parce que Raw aux États-Unis fait trois heures.
Mais nous, on a une version internationale d'une heure et demie.
Et on a SmackDown en version complète qui fait une heure et demie.
Aux États-Unis, c'est deux, mais c'est deux heures avec les neuf coupures pub de deux minutes.
En plus des coupures pub, attends, excuse-moi, je te coupe, mais parce que ça me fait penser à quelque chose que j'aimerais comprendre.
Souvent, quand il y a les coupures pub américaines, nous, ça passe instantanément.
Mais ce qu'on remarque, c'est que le combat a avancé entre-temps.
Et ça, c'est un truc que je n'ai pas pigé.
S'il y a la coupure pub américaine, il devrait reprendre juste après la fin de la coupure, là où ils se sont arrêtés avant, au niveau de l'image.
Parce que le public américain devrait tout voir.
Ah, mais le public américain sur place doit tout voir.
Non, non, non, non, non, non.
Oui, j'entends bien, mais ils ne vont pas s'arrêter de catcher.
Ils ne vont pas s'arrêter au milieu du ring en disant, les gars, il y a pub.
Allez, on fait deux minutes de pause, ils prennent une boisson.
Ça, j'entends bien, mais aux États-Unis aussi, du coup, c'est du direct.
SmackDown et Raw sont en direct.
C'est ça qui n'était pas forcément clair pour moi.
Ah, si, si, oui, SmackDown sur Fox, donc une chaîne nationale, pas sur le câble.
Et Raw, c'est sur USA Network, qui est une grosse chaîne du câble aux États-Unis.
Le câble étant beaucoup plus développé que ce qu'on appelle le câble chinois en France.
C'est quelque chose de très puissant.
Mais non, non, tout est en direct.
Donc, évidemment, quand ça coupe, le match continue devant le public et ils reviennent après.
Ouais.
Et donc, voilà.
Je ne sais plus où j'en étais, mais c'est la pratique, la pratique, le duo, le rythme, la mise en place.
Au début, c'était très simple.
Moi, je commentais les matchs et puis Philippe, il disait des conneries à côté.
Et puis, petit à petit, ma vraie personnalité, parce que j'ai toujours été aussi un peu.
Alors, comme le dit Philippe si bien, dans la vraie vie, je suis un rabat-joie.
Je ne ris jamais.
C'est terrible pour mes proches parce que je ne ris pas.
Malheureusement, je ne sais pas pourquoi.
J'ai beaucoup ri quand j'étais plus jeune.
Maintenant, je ne ris plus.
Mais voilà.
Et Philippe, par contre, lui, est un vrai déconneur.
Il aime rigoler, il aime faire rire, il aime le truc.
Mais moi, j'ai toujours aimé faire rire.
Si je ne ris pas, j'ai toujours aimé faire rire à l'école.
J'étais toujours avec mes potes qui n'étaient pas fans de catch.
Au lycée, on se faisait appeler les joyeux bouffons parce qu'on passait nos journées à essayer de divertir les autres élèves.
On faisait des petits happenings dans les couloirs et des choses comme ça.
Ma vraie nature est revenue.
On a commencé à déconner un peu tous les deux, parfois un peu trop.
Maintenant, on s'est un petit peu calmé vis-à-vis de ça.
Mais c'est vrai qu'à un moment, on déconnait beaucoup.
Mais c'est notre nature à tous les deux.
Pas de la même manière et pas d'ailleurs avec les mêmes références ou autre.
Mais c'est notre nature.
La question sur laquelle je me suis coupé parce que je vois que tu réponds à la première, c'est est-ce que vous avez identifié et peut-être développé volontairement des sortes de personnages comme des catchers en quelque sorte, mais côté commentateur ?
Oui, bien sûr.
De toute façon, moi, comme j'étais en fin d'adolescence, même si j'avais déjà 19 ans, j'étais un peu comme tous les jeunes de cette époque, je préférais les méchants.
Et puis Philippe, on s'est très vite dit effectivement, Philippe sera le gentil, je serai le méchant.
Philippe sera le vieux, moi je serai.
.
.
Puis c'était vrai à l'époque, j'avais jamais eu de relations intimes, même moins qu'intimes, j'avais jamais eu de copine ni rien.
Donc j'étais vraiment le petit gamin.
Donc très vite, on a suivi cette route.
Philippe, un peu plus vieux, un peu plus en chair, même si je l'étais encore beaucoup à l'époque avant que je perde pas mal de poids.
Et puis moi, jeune, inexpérimenté, j'ai jamais eu de meuf.
Et effectivement, moi le côté méchant, mais méchant ridicule.
Parce que c'est aussi ça le catch, le méchant ne doit pas être surpuissant, il doit aussi pouvoir un peu se faire humilier.
Philippe doit pouvoir me rabaisser facilement et il le fait avec joie.
Et pareil, ça s'est toujours fait de manière consciente et honnête.
Il n'y avait jamais de méchanceté en fait.
On a très vite aussi eu cette relation père-fils, parce qu'il n'est pas si vieux que ça, mais il est quand même plus âgé, le mec a vécu mille vies avant de se retrouver au micro à côté de moi.
Donc il avait déjà vécu plein de choses, moi rien du tout.
Donc il y avait aussi ce côté un petit peu mentor, grand frère, qui me prend par la main et qui m'apprend les choses.
Et voilà, on a dû s'engueuler vraiment en 23 ans, peut-être cinq fois.
Vraiment, on s'est boudé pendant deux jours.
Mais sinon, on a toujours été.
.
.
Et pourtant, on est très, très différents.
Enfin vraiment, on ne se ressemble absolument pas.
Mais c'est ce qui, je pense, fait de notre force aussi.
Ouais, clairement, parce que moi ce que j'ai remarqué dans beaucoup de sujets, c'est l'importance du contraste.
S'il n'y a pas de contraste, tout est plat, il n'y a pas d'émotion.
Et dans un domaine comme le catch, ça reste ça le centre, c'est l'émotion.
On veut avoir des émotions fortes, on veut être ébahis, on veut être inquiet pour son catcheur préféré, pour son héros préféré.
On veut ressentir des choses fortes.
Je peux imaginer que ce contraste qui était déjà naturel à la base entre toi et lui, notamment à cette époque-là, mais je suppose que ça a dû diminuer un petit peu le contraste entre vous deux, mais avec vos expériences en commun après, mais je suppose que c'était quelque chose de fort.
Et le fait d'avoir joué dessus et d'avoir assumé ça, je suppose que ça s'est très bien marié avec votre domaine.
Et si vous aviez été commentateur de foot, vous auriez eu certainement des spécialités aussi, mais vous n'auriez certainement pas recherché ça dans cette même mesure.
Non, évidemment, c'est ça aussi qui est classe avec le catch.
Quand on est commentateur, et même téléspectateur, cela dit, ça laisse.
.
.
parce que c'est du spectacle.
Un vrai sport, déjà, tu dois le prendre de manière différente, parce que ça se joue vraiment sur le terrain ou sur une autre.
.
.
ou le tatami ou la cage pour les arts martiaux mixtes.
Le catch, c'est scénarisé, c'est du spectacle, et effectivement, pour les commentaires, ça laisse une grande liberté.
Mais je pense que si on avait fait du foot, on aurait peut-être pu adapter en en faisant moins, mais de la même manière.
Une chose aussi qui a fait que ça a vraiment bien fonctionné à un moment, c'est que quand on est arrivé sur NT1, notre duo, un peu comme une série.
.
.
Moi, je suis très fan des Simpsons comme Ishtu, et donc on regarde ça depuis les premiers épisodes sur Canal.
Je me souviens avoir reçu le guide Canal à l'époque avec ses dessins des Simpsons.
Je me suis dit "C'est quoi cette merde ?
" Et puis j'ai regardé, je suis devenu fan, évidemment, immédiatement.
Pour certaines séries, le pic, en général, souvent, arrive vers la saison 3-4, en tout cas pour des séries un peu humoristiques ou autres, parce que tu sens que les auteurs ont réussi, ont trouvé leur vitesse de croisière, ils connaissent les personnages comme il faut, et tout ça.
Ça se vérifie souvent dans les anciennes séries.
Peut-être aujourd'hui, vu que les séries sont très populaires, dès les premières saisons, ça devient dingue.
Mais les Simpsons, si tu regardes les trois premières saisons, c'est pas mal, si tu regardes la 3, 4, 5, c'est vraiment incroyable.
Je crois que dans la 3 ou la 4, il n'y a pas un épisode qui n'est pas devenu légendaire.
Et nous, c'est un petit peu ça.
C'est que quand le catch est devenu très populaire, on en était déjà à plusieurs saisons avec nous, sur des chaînes un peu plus confidentielles, et on était déjà.
.
.
le duo était installé.
Et en plus, on avait ce côté vraiment.
.
.
Ça, je voulais en venir avant de longues phrases.
Je suis comme Chiro, je parle trop.
On avait vraiment ce côté vieux-jeune.
Et je pense que ça a permis aussi à beaucoup de gens de se reconnaître et de s'identifier, pas forcément en nous, mais d'écouter nos commentaires en regardant les images, tout le temps en se disant "Regardons ça en famille".
Les parents trouvaient ce que disait Philippe peut-être plus percutant, intelligent ou pertinent.
Et puis les jeunes trouvaient ma bêtise et ma connerie peut-être un peu plus amusante.
Et je pense que ça aussi, ça a joué dans le côté.
.
.
pour augmenter la popularité de la chose, je pense.
Vous en jouez toujours autant d'un point de vue conscient ou pas ?
Parce qu'effectivement, quand je regardais, je te le dis, il y a 15 ans, quelque chose comme ça, je le ressentais pas mal, ce que tu viens de décrire.
J'ai l'impression qu'il y a quelques fois où j'ai regardé plus récemment, moins le ressentir, alors quand même un peu.
.
.
T'as souvent ce côté un petit peu moqueur que Philippe développe moins, même s'il répond et tout.
Mais est-ce que justement, avec le temps qui passe, est-ce que vous avez fait ça un petit peu moins ?
C'est ce que je disais avant, c'est qu'à un moment, c'est vrai que dans la salle, on se fait trop, clairement.
Mais puis après aussi, j'ai vieilli, personnellement, Philippe aussi.
On n'est plus les mêmes personnes qu'il y a 23 ans ou qu'il y a 15 ans.
Donc forcément, on voit la vie différemment et on voit nos commentaires différemment.
Il y a un moment, même si, comme on dit, on s'engueulait pas et qu'on s'appréciait énormément, il y a quand même pas mal de fois où on arrivait, on était saoulés d'être là.
Pas pour lui, pas pour le programme qu'on allait commenter, mais simplement par la charge de travail et on savait que.
.
.
Comme je disais tout à l'heure, on donne beaucoup, c'est con à dire, et ça n'a jamais été difficile.
Je le disais encore une fois aussi tout à l'heure, tous mes amis ont des vrais boulots.
Mes parents, toute leur vie, jusqu'à leur retraite, travaillaient dur, ils partaient à 6h le matin, ils rentraient à 6h le soir.
C'était pas l'usine pour eux, mais ils étaient dans des bureaux.
Mais je sais qu'ils bossaient dur et que psychologiquement, c'était fatigant.
Comme dit, j'ai des potes qui ont bossé en usine, qui travaillaient dur physiquement.
Donc évidemment, notre boulot n'a jamais été dur, mais il y a quand même plein de fois où, quand on savait qu'on avait 6h à commenter dans la journée, en se disant qu'on allait sans doute pas faire de pause à midi parce que sinon ça allait nous faire rentrer à pas d'heure et tout bordel.
Ou quand on commençait à commenter à 22h, parce que Philippe avait trois boulots la journée et qu'il venait qu'à 22h et qu'on devait finir à 3h du mat après.
On était un peu saoulés à l'idée de venir.
Maintenant, on a plus aussi ce côté plaisir.
On se rejoint une fois par semaine à Paris en studio, on est super contents, on est super heureux.
Donc on aborde tout ça de manière différente.
Puis on est des êtres humains différents.
Évoluer, notre vie n'est plus du tout la même.
Est-ce que tu as l'impression d'être plus serein, peut-être potentiellement meilleur dans ton job, indépendamment de l'expérience que tu as accumulée, évidemment.
Mais du fait de ne pas avoir cet emploi du temps, on va dire un peu intense, que tu viens de me décrire, dont tu m'as parlé un petit peu plus tôt, avec une journée à 11h, j'imagine même pas ce que c'est.
Est-ce que tu as l'impression de… En fait, moi ce que je cherche, c'est en tirer des leçons, c'est voir si c'est potentiellement généralisable.
Est-ce que tu as l'impression d'être meilleur en en faisant moins ?
Alors très franchement, je veux te dire, non, je pense pas.
Mais pas parce que j'en fais moins.
Mais parce que malheureusement, il y a une période bénie, il y a quelques années, où on commentait tout le temps ensemble sur Paris.
Parce qu'aujourd'hui, par exemple, on commente le Raw en direct tous les mercredis soirs à 20h55, sur AB1 et AB Explore en Belgique.
Des studios Media One à la Plaine Saint-Denis, on est en direct avec le public, on est l'un à côté de l'autre.
Mais toutes les semaines, on commente ce Macdown, le samedi matin, pour le samedi soir, à 20h55 sur AB1 et AB Explore en Belgique.
Les chaînes du groupe Media One, ça je dois le dire aussi.
Et ça, on le commente de chez nous.
Parce qu'avec le Covid et tout ça, ça s'est développé le commentaire de chez soi.
Alors qu'il y a encore quelques années, on commentait tout ensemble en studio.
Et puis on partait aux États-Unis aussi, quelques fois par an.
On commentait en direct des États-Unis.
On a eu la chance de commenter même ringside, comme on dit, c'est-à-dire vraiment au bord du ring, plusieurs événements importants.
Et c'est vrai qu'aujourd'hui, je vois quand même que là, ce week-end par exemple, là on se parlait un lundi, mais samedi, dans la nuit de samedi à dimanche, il y avait le Summer Slam, l'un des plus gros shows de la WWE.
Je travaille aussi en direct dorénavant pour la WWE.
Pour ce qui s'appelle le WWE Network, c'est-à-dire le Netflix, en quelque sorte, de la WWE.
C'est une plateforme qui propose tous les gros shows.
Donc ce qu'on appelait avant ça les pay-per-view.
Aujourd'hui, ils ont renommé, parce qu'ils ne les proposent plus en pay-per-view, ils ont renommé les Premium Live Events.
Bref, c'est la même chose, c'est le Royal Rumble, Summer Slam, WrestleMania, c'est tous les mois.
Ça reste un achat à l'unité ou maintenant c'est un abonnement comme écrite.
Voilà, tu t'abonnes et tu l'as gratos.
C'est-à-dire que tu t'abonnes au mois, tu as toute une vie de vidéothèque.
Tu as tous les pay-per-view de l'histoire qui ont été diffusés au dispo.
La grande majorité des émissions télé diffusées qui sont aussi en replay diffusées, mais avec un peu de décalage avec les télés, parce que les télévisions américaines veulent évidemment avoir la primeur.
Et donc tu t'abonnes à ça, c'est 9 euros et quelques par mois, et donc tu as toute la librairie qui est disponible, et une fois par mois en direct, tu as ce programme-là, les Premium Live Events qui sont diffusés en direct dessus.
Tu as d'autres programmes exclusifs, des documentaires, des trucs, il y a des dizaines de milliers d'heures disponibles dessus avec plein de nouveaux trucs, contents, rajoutés chaque semaine dessus.
Et donc j'ai commenté ce SamarSlam, et je l'ai commenté d'ici, dans ma cave, entre 2 et 5 heures du mat' tout seul, avec Nadir Mohamedi, mon collègue pour le Network, qui lui commentait du lieu où il se trouvait, selon où il se trouve, mais je ne peux pas trop en dire sur sa vie.
Et ça, honnêtement, ça ne rend pas le job plus facile.
Avec Philippe, on s'en sort aisément, parce que ça fait 23 ans qu'on fait ça, avec Nadir, comme on fait ça beaucoup moins régulièrement et depuis beaucoup moins longtemps, ça reste encore un petit peu difficile, parce que tu es obligé de t'arrêter.
Il y a un petit décalage aussi, donc il est obligé d'attendre que tu aies fini ta phrase, il attend un petit peu pour voir si je continue, et là il y va.
Ensuite, il arrête sa phrase, j'attends un petit peu, et ça rend la chose plus compliquée.
Et en plus d'être tout seul, je me faisais la réflexion ce week-end, on a commenté pendant des années en studio les Premium Live Events, entre 2 et 5 heures du mat' mais en studio.
Donc on arrivait au studio vers minuit, il y avait l'ingénieur du son, le chef d'antenne, les gars de la régie, il y a du monde, il y a de l'interaction, ça te garde éveillé.
Moi là, je suis dans ma cave, je me suis fait installer une douche dans ma cave pour pouvoir prendre ma douche à 1h du mat' histoire de dire à mon corps "bon maintenant tu te réveilles, parce que c'est le matin, même si ce n'est pas le matin, mais c'est l'heure de commencer le boulot".
J'ai ce sentiment à chaque fois que j'en ressors, je me dis "je sais pas, il était bon".
Et ça vient aussi, franchement, peut-être de moi, mais aussi un petit peu du fait que t'es pas dans l'ambiance du truc, t'es tout seul chez toi.
Et ça reviendra pas en arrière ça ?
Pour l'instant, je pense pas.
Parce qu'au niveau des coûts, c'est quand même.
.
.
Parce que commenter un show, quand on le faisait par exemple au Groupe AB en direct en studio, ça a un coût qu'on n'imagine pas, ne serait-ce que par exemple pour envoyer le programme.
Nous on nous envoie un lien, on se connecte dessus, pour pouvoir le diffuser à la télé avec des images de qualité, il faut envoyer le show par satellite.
Donc il faut choper un créneau satellite, qui coûte assez cher, payer les techniciens, payer les trucs, enfin voilà, c'est un coût assez gigantesque.
Alors que payer deux mecs qui commandent de chez eux, en leur envoyant un lien sur internet, ça ne coûte que le salaire des deux mecs qui commandent.
Mais attends, j'ai pas bien compris, le coût du satellite, c'est pas pour l'audience, c'est pas pour le public ?
C'est pour vous ?
Alors, comment ça ?
Le fait de devoir réserver le créneau satellite ?
Ah, c'est la chaîne de télé, la chaîne de télé doit payer un feed satelliteur, pour pouvoir capter le programme dans sa régie.
Et pouvoir le capter en qualité HD.
Maintenant on est en full HD, ou en 5K, on sait rien.
Mais nous, quand on nous le commande pour le network, eux diffusent les images, et ils ne chopent que le son.
Mais quand la chaîne de télé doit diffuser le programme, elle doit choper les images des Etats-Unis, pour pouvoir la diffuser sur sa chaîne de télé.
Tu comprends ?
Oui, mais par exemple, tu m'as dit que c'est pour SmackDown que vous restiez chez vous ?
Oui, mais pour SmackDown, ils chopent le programme dans la nuit, en direct, et nous on le commente à 7h du matin.
La chaîne de télé nous envoie le programme qu'ils ont capté en basse def sur notre ordi, et on lance un fichier vidéo sur notre ordi, et pareil, la chaîne de télé ne capte que le son de Philippe et moi chez nous.
Ouais, mais bon, effectivement, en termes de feeling, en termes de ces petites choses, ces petits délais, ce genre de choses, tu as eu des retours de gens, de fans, peut-être les plus fans d'entre les fans, mais qui t'ont dit "ouais, il y a un truc qui a changé", ou est-ce que les gens ne s'en rendent pas compte ?
Alors pour SmackDown, ils ne s'en rendent pas trop compte, encore une fois, parce que c'est Philippe et moi.
Parce que même le pas dessus la troisième corde, alors qu'on sait qu'on a un délai, on arrive à peu près à le caler en même temps.
Moi je dis "et il est passé", je sais combien de temps je dois attendre dans ma tête pour partir au même moment que Philippe chez lui, en sachant qu'il y a ce petit décalage et tout.
Mais c'est vraiment 23 ans de complicité qui font le truc.
Pour le network, il y a d'autres choses techniques qui font que parfois ça a un petit peu merdouillé, ou autre, au début, même les équipes aux Etats-Unis, elles tâtonnaient, parce que c'était nouveau aussi pour eux.
Donc il y a eu quelques.
.
.
Et comme on faisait ça qu'une fois par mois aussi, ils ne pouvaient se régler qu'une fois par mois.
A MediaOne, on fait ça toutes les semaines.
Donc ça a mis du temps aussi à se régler, mais un petit peu plus rapidement, parce qu'évidemment les équipes étaient beaucoup plus rodées.
Donc oui, il y a certaines personnes qui s'en rendent compte, et après, c'est pas un secret, donc les gens savent comment le programme est fait.
Donc je pense aussi qu'ils se disent "bon, c'est comme ça, c'est comme ça".
C'est dû au fait que.
.
.
Et parfois, il y a des gens qui crivent que genre.
.
.
"Paye-toi un micro ou une connerie comme ça", alors que c'est la WEE qui m'a envoyé.
.
.
Alors c'est pas celui-là, mais parce que c'est un micro pro que je peux pas brancher sur mon ordi, mais c'est un micro pro avec le même que je commente en France, en studio et autre, et les gens se foutent de ma gueule en me disant "mais il y a un micro de merde, c'est pas possible", alors que non, j'ai un super micro.
C'est juste que.
.
.
Pour peu que Internet merdouille chez eux, chez moi, ou truc, ou que l'ingénieur du son aux Etats-Unis.
.
.
Là-bas, ils le font pas que pour nous.
C'est-à-dire qu'en même temps, t'as les Allemands, les Mexicains, les Chinois, les Portugais.
.
.
Quand je dis les Portugais, c'est des gens de langue portugaise, quand je dis les Mexicains, d'ailleurs, c'est pas Mexicain, mais de langue espagnole.
Des gens de langue arabe, des Sud-Coréens.
.
.
La régie aux Etats-Unis, elle gère toutes ces langues en même temps.
Donc quand il y a une merde dans un pays, il faut d'abord qu'ils se rendent compte qu'il y a une merde dans un pays pour pouvoir le régler, et ensuite ils le règlent.
C'est beaucoup plus compliqué que parfois les gens imaginent.
C'est une infrastructure presque une usine.
Et c'est compliqué à cause du live, je suppose.
En plus, oui.
Exactement.
Le fait que ce soit live.
.
.
Ça laisse moins le droit à l'erreur, ça rend les coûts plus importants.
Je comprends.
Mais OK.
Je voulais te demander sur un terme qu'on utilise à mon sens, pas en français, tu vas me dire si j'ai tort, le terme de "entertainment".
Divertissement, c'est ce qui doit se rapprocher le plus, je suppose.
Oui.
Je n'ai pas de question bien spécifique par rapport à ça, mais je me demandais comment tu comprenais ce mot et ton avis sur le fait qu'on n'ait pas de traduction exacte.
Est-ce que ça n'a pas un impact sur notre vision du catch, notamment ?
Parce que le catch, c'est le mot qui ressort, et qui ressort peut-être un petit peu moins dans notre domaine.
Tu vas peut-être pouvoir me le dire, qu'est-ce qui est considéré comme de l'entertainment aux Etats-Unis en plus du catch.
Mais le lien entre le langage et la perception réelle de l'activité, de ça.
Je ne sais pas s'il y a vraiment un lien.
En réalité, pour être honnête, je n'ai jamais trop réfléchi au fait qu'effectivement, nous, on utilise le mot divertissement, on appelle ça, la WWE se fait appeler du "sport entertainment", et nous, on dit du divertissement sportif.
Et effectivement, je ne sais pas si le fait qu'on n'ait pas de mot spécifique vraiment pour décrire ce qu'est l'entertainment.
.
.
Parce que pour moi, l'entertainment aux Etats-Unis, il est partout.
Je pense que c'est ce qu'on appelait avant vraiment, et d'ailleurs on appelle ça aussi en France pareil, le show business.
Et pour moi, l'entertainment, c'est souvent aussi, quand les gens me demandent de comparer le catch français au catch américain, je leur dis souvent, c'est comme un petit peu, si vous comparez le basket et l'NBA, le basket français et l'NBA.
Quand les gens vont en France regarder un match de basket, ils vont aller voir un match de basket.
Quand les gens vont voir un match de NBA aux Etats-Unis, ils vont voir le match de NBA, mais ils vont voir les cheerleaders, ils vont voir l'animation musicale autour, toute la mise en scène finalement.
Et je crois que, d'ailleurs tout le monde le dit, en France on n'a pas justement ce côté entertainment.
On a beaucoup de mal à l'adapter à la française.
C'est comme les talk shows, les late nights.
C'est un truc dont on parle beaucoup à la télé.
Alain Chabat s'y est testé il n'y a pas longtemps, avec plus ou moins de succès.
Moi je n'ai pas de regard des émissions, mais je voyais sur Twitter, il y avait des gens qui appréciaient, d'autres qui trouvaient ça complètement pourri.
Mais c'est pareil, c'est un truc qu'on ne sait pas trop faire, des émissions totalement écrites, qui paraissent totalement improvisées.
Et c'est ça l'entertainment à l'américaine, c'est que les trucs paraissent totalement improvisés, alors que tout est écrit quasiment à la ligne près, et ça ne laisse aucune place à l'improvisation.
C'est comme le Saturday Night Live, je pense qu'il y a beaucoup de gens qui s'y sont testés en France.
Je me souviens de KDO, qui avait réussi un truc assez pas mal, sur Canal d'ailleurs je crois, le KDO Show, je crois.
C'était une émission d'une heure et demie, avec des sketchs en direct, devant un public, avec des invités un peu prestigieux.
Mais je ne sais pas si c'est parce qu'on n'a pas de traduction, ou si simplement ce n'est pas vraiment dans notre culture française, l'entertainment, un peu comme le stand-up.
Ça s'est développé, mais force est de constater qu'il n'y a pas d'humoristes stand-upper qui a explosé en France, qui n'ont pas vraiment pu exploser les humoristes de notre génération, sans citer le conducteur célèbre, mais bon, les humoristes de l'époque de Muriel Robin ou autres, qui ont explosé comme des dingues.
Les stand-uppers, ça marche, ça remplit certainement des salles, mais il y a beaucoup de choses de la culture américaine que je crois qu'on aimerait importer, mais qu'on a du mal, je ne suis pas certain que ce soit qu'une histoire de mots qu'on utilise pour les définir.
Je pense que ça vient de notre culture, j'imagine.
Par rapport à ça, je pense, et d'après les choses que j'ai entendues, je pense que les deux sont liées.
Je pense que quelque chose qui se développe dans la culture, ça va se développer dans le langage, et peut-être vice-versa.
J'ai l'impression qu'il y a un lien quand même étroit entre les deux.
J'avais entendu un exemple sur les Inuits, des gens qui vivaient dans le froid, qui avaient je ne sais plus combien de mots pour décrire la neige.
Oui, les flocons de neige, je crois, je me souviens de cette petite news.
Du coup, ça impacte.
Ou l'inverse, c'est peut-être le langage qui est impacté par l'expérience, probablement d'ailleurs, mais les deux marchent de pair.
Et c'est pour ça que quand on a comme ça quelque chose d'aussi fondamentalement différent, en l'occurrence dans le langage par rapport à ce que vont dire les Américains et ce qu'on va dire en français, je pense que ça a un impact plus important que ce qu'on imagine.
Et c'est pour ça que je voulais avoir ton retour là-dessus.
Donc, merci.
Avec plaisir.
Un truc que j'ai remarqué avec toi, c'est que c'est toi qui traduisait quand quelqu'un parlait, quand un catcheur faisait un speech ou qu'il y avait une discussion, c'est toi qui traduis.
Ça, je l'ai remarqué aussi dans 40mLegaloQuiz, tu fais beaucoup de voix, beaucoup d'accent, beaucoup de… t'as un jeu d'acteur quand même qui est vraiment présent, on va dire.
Est-ce que ça fait partie des choses qui t'ont aidé à avoir le rôle que tu as aujourd'hui et que tu as depuis 23 ans, c'est-à-dire qu'il y a une longévité ?
Est-ce que ça fait partie des choses qui sont un plus ?
Et sinon, même si oui d'ailleurs, quelles sont tes qualités ou quels sont les efforts que tu as faits qui t'ont permis d'avoir cette longue carrière qui continue en tête de pro en plus de ton domaine ?
Alors, jeu d'acteur de MJC, vite fait.
Je ne sais pas si ça a aidé à ma longévité.
J'avoue, depuis le gamin, je suis fan des accents déjà.
Ça a commencé déjà avec Raymond Rougeau, par exemple, qui avait l'accent québécois.
D'habitude, je suis capable.
Je ne sais pas si je le fais bien ou pas en tout, mais j'essaie de faire l'accent québécois d'un peu plus jeune qu'à un seul autre.
Mais il y avait toujours cette pub pour de la vodka avec Sergueï Buka et je la répétais en boucle.
Moi, Sergueï Buka, en tant qu'Ukrainien, je suis fier de boire de la vodka tous les jours.
C'était à l'époque avant la loi Yvan.
Il y avait de la pub pour la vodka.
Mais voilà, depuis le gamin, je fais ça.
J'ai connu l'époque de Michel Leib et de tous ses accents, qui, Dieu merci, ont un petit peu disparu aujourd'hui.
Ce n'est plus la chose… Avant, c'était presque une partie de l'humour.
Il y avait les humoristes qui faisaient des accents.
Aujourd'hui, évidemment, ça s'est arrêté, j'ai envie de dire heureusement.
Mais c'est vrai qu'en ce moment, il y a un groupe de catchers avec un Autrichien, un Allemand et un Italien, qui est de la frontière, je crois, avec l'Autriche.
Donc quand il arrive sur les rimes, j'ai fait l'accent allemand.
Bon, je suis Alsacien, donc voilà.
Je fais aussi un petit peu l'accent pied-noir, mais mon grand-père était pied-noir, donc je m'autorise à le faire, puisque je l'ai entendu toute ma jeunesse.
C'est un accent qui est dans mes veines, même si ça ne se voit pas trop que j'ai des origines pied-noires.
Et le côté acteur, c'est un grand mot.
Mais en tout cas, j'ai toujours… Ça, c'était une volonté de ma part dans les traductions.
J'ai toujours voulu essayer de suivre la route.
L'exemple de l'époque, c'était Vicky Guerrero.
J'avais un de mes collègues qui fait les remplacements quand Philippe ou moi sommes absents.
Il y en a d'autres.
Mohamed dit que je le sais tout à l'heure, mais il y a aussi Marc Chavé, qui est un vrai journaliste très sérieux, qui aime bien rigoler aussi, mais qui a quand même ce côté journaliste assez sérieux.
Et puis un jour, il me disait, "Mais pourquoi tu fais cette voix pour Vicky Guerrero ?
" Et je lui disais, "Mais écoute, quand tu l'écoutes en VO, elle a une voix horrible.
" Alors moi, quand je la traduis, j'essaye de faire une voix aussi horrible.
Enfin, ça fait partie de son personnage, en fait.
Donc, j'essaye de faire au mieux.
Puis j'ai aussi été élevé avec le Club d'eau, avec tous ces comédiens qui en faisaient des tonnes sur Nicky Larson, sur le Collège Foufoufou.
Enfin, tu vois, c'était des mecs, des comédiens à l'ancienne qui parfois improvisaient totalement les dialogues de ces mangas avec des voix comme ça, Nicky Larson.
Enfin, et c'est quelque chose que j'ai.
.
.
C'est rentré dans ma tête, c'est rentré dans mon esprit.
Et je me suis dit, ça me paraissait naturel, quand un catcheur avait une voix particulière, aussi osotée, aussi truc, d'essayer de me caler dessus pour rendre la chose plus compréhensible, en fait, finalement, pour ramener ça à quelque chose que tout le monde peut comprendre.
C'est un peu le but de notre métier, c'est d'expliquer ce qui se passe et de rendre la chose la plus compréhensible possible.
Si tu changes de chaîne, quand t'as un mec qui parle comme ça, tu te dis, putain, il a une voix zarbe, mais c'est parce qu'effectivement, le mec a une voix zarbe quand il parle.
Mais je sais pas si ça a joué dans la longévité.
C'est plus quelque chose de.
.
.
Enfin, c'est ma personnalité.
J'ai toujours été un petit peu comme ça.
J'ai toujours aimé, parfois, même chez moi tout seul, oui, changer de chaîne.
Et parfois, je répondais tout seul à la télé.
Quand il y avait des dialogues, je répondais, mais pas parce que je suis fou, certainement un peu.
Mais je créais des dialogues avec des personnages de la télé comme si.
.
.
Voilà, pour rigoler, pour passer le temps.
On avait beaucoup de temps à perdre à l'époque.
Mais justement, j'ai noté tout à l'heure l'importance de se faire chier.
J'ai l'impression qu'à un moment, ça t'a aidé dans ta vie.
Ça t'a permis de passer à l'étape d'après et d'aller au fond des choses sur le sujet du catch.
Et ça, c'est quelque chose qu'on a beaucoup moins aujourd'hui.
Avec le téléphone qu'on a toujours sur nous et l'infinité de contenus à lequel on a accès directement, c'est beaucoup plus difficile de se faire chier en 2023 que dans les années 80, 90.
À quel point est-ce que tu dirais que ça a contribué à faire ce que tu fais aujourd'hui et avoir le succès que tu as eu dans le domaine du catch ?
Je pense que c'est très pondérant.
Mais vraiment, parce que je suis fils unique.
Et très vite, vers l'âge de 15 ans ou 16 ans, j'avais plus envie de partir en vacances.
Et j'avais plus envie de partir en vacances avec mes parents, donc je restais seul à la maison.
Mais pendant que je restais seul à la maison, moi, Naniwa était en vacances avec ses parents, Ishutu était en vacances, et je me retrouvais tout seul, il n'y avait personne.
Donc j'étais tout seul chez moi.
À l'époque, il y avait cinq chaînes de télé, six.
On n'avait pas la six, nous, mais on n'avait pas la cinq non plus.
Mais il n'y avait pas Internet, pas de chaîne de télé, et je me faisais chier toute la journée.
Et j'ai passé beaucoup de temps, c'est un truc que j'ai appris à apprécier et à valoriser en découvrant Andy Kaufman.
Je ne sais pas si tu vois qui est Andy Kaufman, cet humoriste américain avec ce.
.
.
Je ne dis pas de bêtise, c'est lui qui a été joué dans un film par Jim Carrey.
Exactement, Man on the Moon.
Je ne sais pas qui c'est.
Et j'ai découvert Man on the Moon, parce qu'Andy Kaufman, il fait aussi partie de l'histoire du catch.
Il a été très fan de catch.
Il s'est créé un personnage de catcheur où il affrontait que des femmes, et il s'était autoproclamé le Intergender Champion.
Et il faisait des sketchs catch, c'est-à-dire comme l'histoire des foires, il arrivait dans une salle et il disait « Ouais, moi je suis prêt à affronter n'importe quelle femme, parce que les femmes ça doit rester à la cuisine, et vous êtes tous des grognasses et tout ça.
» Et puis il y avait une de ses complices qui venait et qui lui bottait le cul.
Et après il dit « Non, elle a triché !
» Et j'avais vu le film qui m'a beaucoup touché, beaucoup marqué, parce que le personnage est quand même dingue.
Il y a encore des gens aujourd'hui qui pensent qu'il n'est pas vraiment mort, même si avec les années passant, c'est moins le cas.
Mais je t'invite à regarder le film, il est vraiment très beau.
Et effectivement, c'était un mec qui aimait organiser des coups, donc beaucoup de gens ont cru que sa mort était un coup, et qu'il faisait semblant.
Et quand j'ai vu le film, je me suis intéressé à sa carrière.
Donc j'ai regardé tous les documentaires disponibles sur YouTube ou autres, tous les sketchs disponibles, toutes ses interviews.
Comme j'ai toujours été quelqu'un de très casanier, paradoxalement aussi assez solitaire, j'ai toujours eu beaucoup de temps à perdre.
Et je ne les ai pas perdus de manière forcément très intelligente, parce que finalement j'aurais pu apprendre le japonais, l'espagnol, me cultiver sur telle ou telle chose intéressante et intelligente.
Et j'ai perdu beaucoup de temps à m'intéresser à des sujets qui m'intéressaient sur le moment, et donc parfois je passais un mois et demi, deux mois, à ne faire que ça, des sujets allant d'Andy Kaufman aux émeutes à Los Angeles, des trucs qui n'ont aucun rapport les uns avec les autres.
Et Andy Kaufman était un peu comme moi.
Alors il n'était pas fils unique, mais il était assez solitaire aussi, et dès le plus jeune âge, il s'était créé des manières pour se divertir lui-même.
Et c'est quelque chose, avec le recul, que je me rends compte que j'ai fait depuis toujours.
J'ai une tante qui se souvient de moi, qui me gardait après l'école quand j'étais petit, qui se souvient de moi, j'allais dans l'escalier qui montait à leur étage, et il y avait une marche un peu plus grande où je pouvais m'asseoir et poser mes jouets, et je passais tous mes après-midi assis là, avec mes jouets, et j'inventais des histoires et des trucs, comme peut-être beaucoup d'enfants, mais c'est vrai que j'ai beaucoup fonctionné comme ça, et c'est quelque chose qu'avec l'âge, je me rends compte que ça m'a permis effectivement, puisque j'ai toujours eu la capacité au niveau de mon cerveau finalement, de dire des trucs pour me surprendre moi-même et de me divertir moi-même, ça m'a sans doute facilité les choses pour essayer de divertir les autres gens.
Parce que je suis capable de, voilà, pas là dans la vraie vie, ce que j'appelle la vraie vie, mais quand je suis au micro, je peux commencer une phrase, la finir sans réfléchir, mais ça paraît complètement dingue, et les gens peuvent se dire, mais c'est juste que je fais ça depuis toujours.
C'est un avantage que tu as sur les gens qui n'ont pas grandi de la même manière que toi, mais est-ce que tu aurais peut-être un.
Alors, je pense que tu vas me dire, ouais, non, moi je ne suis pas là pour donner des conseils, je pense que tu aimerais pas un truc de ce genre-là, donc on va voir si j'ai raison ou pas, mais est-ce que par rapport à ça, tu as des.
tu dirais à des jeunes ou des moins jeunes, peu importe d'ailleurs, mais je pense que c'est plus les jeunes qui sont impactés par ça, un conseil par rapport à cette question de prendre du temps sans rien faire de spécial et sans se distraire, ça veut pas dire ne jamais se distraire, mais par rapport au fait d'être tout le temps dans la distraction, tout le temps dans la recherche de dopamine, de contenu, de notification, est-ce que tu as un retour par rapport à ça, étant donné toi, qui tu es et comment tu t'es conduit ?
Ah ouais, mais alors, pour le coup, j'aurais adoré te donner un conseil, mais honnêtement, j'en ai pas.
Le monde, pareil, j'ai l'impression d'avoir 90 ans, mais le monde était tellement différent.
Aujourd'hui, moi aussi, j'ai du mal à regarder un film sans prendre un moment ma tablette ou mon téléphone en main pour faire autre chose ou autre truc.
C'est extrêmement compliqué, c'est difficile de se mettre dans l'état d'esprit de l'époque, ou même de vouloir copier ce que nous, on a pu connaître dans les années 80 ou 90, où il n'y avait que la télé et la radio.
Et encore une fois, peu de chaînes de télé, nous, moi, étant provincial, on n'avait pas toutes les radios.
L'énergie, ça n'existait pas, Skyrock, ça n'existait pas, nous, on avait RTL, Europe 1, Nostalgie, et voilà, on avait.
Moi, les radios libres, tout ça, j'ai pas connu quand j'étais jeune, moi.
Il fallait attendre que des potes aillent en vacances chez leurs cousins, ils nous ramenaient des cassettes audio, "Ah, c'est la radio là-bas, oh putain !
" Un truc de fou.
Donc c'est très compliqué aujourd'hui de se dire.
Et puis je sais pas si c'est forcément intéressant, moi, ça m'a forgé, ça en a forgé sans doute beaucoup d'autres.
Ça nous a obligés à passer par des moyens détournés pour se divertir, pour s'amuser ou autre, mais dans le même temps, on parlait de Philippe tout à l'heure et de sa vie complètement différente, lui, dès l'âge de 15 ans, il était DJ en boîte de nuit, et il avait déjà une vie complètement dingue, il sortait, et pourtant, il n'y avait pas de téléphone portable, il n'y avait pas de trucs, c'était son père qui allait le chercher, qui revenait le rechercher à une heure du mat' ou deux ou trois, quand son set était fini.
En fait, c'est vraiment la personnalité de chacun, et puis aujourd'hui, il y a peut-être évidemment beaucoup de moyens de se divertir, on recherche beaucoup le plaisir, on fuit l'ennui, mais il y a beaucoup de gens qui trouvent des moyens sains de le faire, je pense à tous les créateurs de contenu qui ne sont pas forcément tous sains d'esprit, j'en ai bien conscience, mais moi, toi, on aurait rêvé, on me dit "putain, si YouTube avait existé dans les années 90", je ne sais pas si je serais une star de YouTube, mais en tout cas, clairement, au lieu de faire notre newsletter, on aurait été sur YouTube, et on aurait développé un truc plus gigantesque.
Aujourd'hui, beaucoup de jeunes ont un côté entrepreneur beaucoup plus développé que nous, on a pu l'avoir, il y a beaucoup plus de façons de se lancer dans les choses.
C'était juste un autre monde, après, je ne suis pas certain qu'il y ait vraiment besoin de fuir tout ça, c'est comme tout, je le dis souvent pour la passion.
Une passion, tu peux la vivre de manière saine, sans vouloir trop me mettre en avant, mais au début, je dis "voilà, moi, le catch m'a permis de m'ouvrir au monde, de rencontrer plein de gens, de me détendre sur la vie, de m'ouvrir aux gens aussi, parce que je suis très timide, je suis très renfermé, et le catch m'a ouvert là-dessus sur plein de choses".
Et puis, tu as plein d'autres fans de catch, où c'est tout le contraire, ils restent renfermés dans leurs trucs, ils parlent à personne, ou ils parlent à très peu de gens, ils vivent ça de manière un peu, ils grillent comme beaucoup de fanatiques, comme des fans de foot, tout ça, ils voyagent dans le monde entier pour aller voir du match de foot, et puis il y en a d'autres qui sont fans d'un seul club, et ils sont prêts à se battre avec des fans d'autres clubs, parce qu'ils sont fans d'autres clubs.
Être passionné, c'est à la fois génial et pas génial, ça dépend juste de comment tu adoptes la chose, et c'est pareil, je pense, pour le côté divertissement, tu peux vouloir rechercher le divertissement à tout prix, et le faire de manière très saine et intelligente, et ça peut te permettre de t'ouvrir, et de vivre plein d'expériences géniales, ou alors tu peux faire ça de manière addict, comme un mec qui est alcoolique ou drogué, et ça peut te rendre la vie, ça peut en faire un cauchemar, donc ça dépend vraiment de la personnalité de chacun, et de la manière dont il voit les choses.
Bien, bien.
40m, les gars, ça s'est lancé comment ?
C'est Charlie qui, ça fait déjà plusieurs années, comme on est cousins, il voulait qu'on fasse des trucs ensemble et il voulait à tout prix lancer des podcasts.
Il avait proposé mille trucs à moi et à d'autres potes, à Alain notamment, ou encore Pry, qui participe régulièrement aux trucs autour du cinéma, par exemple, parce qu'on regarde beaucoup de films, on regarde beaucoup de séries, on regarde beaucoup de films autour du monde.
Et puis finalement, rien n'avait forcément pris parce que les autres ont des vrais boulots.
Charlie, il est animateur radio que le week-end, moi je commente le catch deux fois par semaine, donc on a quand même un peu plus de temps.
Et un jour, il m'a dit "putain, j'ai fait des recherches et tout, je me suis rendu compte qu'il n'y a quasiment aucun podcast de quiz" sur internet, enfin en version française, je voulais dire, parce qu'il y en a aux Etats-Unis, il y en a quelques-uns en France, il n'y avait pas du tout ce à quoi il pensait, où il réfléchissait.
Donc il s'est dit "tiens, vas-y, faisons ça".
Et moi je dis "ok, allons-y".
Ça s'est fait en quelques minutes, 40 mètres les gars, c'était 10 minutes avant le début de l'enregistrement.
"Putain, ils nous font un titre, qu'est-ce qu'on fait comme titre ?
" Et j'avais repensé à une vieille anecdote où on fait exploser un mortier aux alentours d'1h du matin, 25 décembre, dans son village natal, et son pote Thieuma, il parle comme ça, "mais ça va là les gars, alors là j'ai le mortier les gars, mortier là !
" Et il lit la notice, "donc on allume là, et il faut se mettre à 40 mètres là, mais 40 mètres les gars !
" Et je me suis dit "ben tiens, 40 mètres les gars, ça n'a aucun rapport avec les quiz, mais c'est une phrase qui reste, ça fait 20 ans qu'on l'a dit, donc voilà".
D'accord, c'est une exclusivité ?
Je crois que vous n'en avez pas parlé jusque-là ?
En tout cas, ça ne m'a jamais expliqué, après j'ai sans doute déjà raconté quelque part, mais oui c'est une exclusivité si tu veux, oui.
Mais oui, je ne sais pas non plus, il prend.
Et voilà.
D'accord, c'est chouette d'avoir, parce que moi ça fait un petit moment que j'écoute 40 mètres les gars, j'ai dû écouter quasiment 40 épisodes là, on a dû écouter ce qu'on écoute ensemble avec Mathilde, et c'est vrai qu'on se demandait, et puis il y a des fois où vous avez teasé un peu, vous avez dit "ouais, peut-être qu'on en parlera un jour, mais pas pour aujourd'hui".
Donc ça me fait très plaisir d'entendre l'envers du décor par rapport à ce titre, qui en plus a un autre avantage, c'est que moi dans mon application de podcast, je suis abonné à 20, 30 podcasts peut-être, et le tout premier, en haut à gauche, c'est 40 mètres les gars.
À cause du 4 ?
Exactement.
Eh oui, on n'y avait pas pensé, on n'a pas réfléchi.
Je te dis, on avait déjà les questions, on était prêts, comme la musique d'attente, tout ça s'est fait 10 minutes avant qu'on lance le rec, "Putain, il faut qu'on fasse une petite musique pour les 30 secondes", alors on a cherché vite fait dans les trucs libres de droit et tout ça.
Ouais, mais bon, ce qu'il y a, c'est que vous êtes lancé, et maintenant, vous avez quand même avancé, vous avez une quarantaine d'épisodes.
Oui.
Et de plus en plus de fans.
Oui, oui, oui, après.
Enfin voilà, le fait est que, comme moi, ça fait longtemps que je bosse, et avec le catch, c'est vrai que j'ai une communauté qui honnêtement n'est.
Je sais pas si le mot est juste, mais n'est pas forcément transversale.
En tout cas, elle ne traverse pas forcément les chemins, elle reste beaucoup autour du catch.
Quand je fais d'autres choses, il n'y a pas beaucoup de gens qui suivent du catch pour voir ce que je fais autrement, comme pour d'autres personnalités plus célèbres, où les gens suivent tous leurs projets.
Mais la plupart des auditeurs, je pense, sont quand même des gens fans de catch.
Après, Charlie a aussi ramené des gens de la radio, des auditeurs, ou des choses comme ça, donc on a un peu des deux, mais principalement, je pense que c'est quand même de gens qui écoutent le catch aussi.
On va arriver vers la fin, je ne vais pas te retenir toute l'après-midi, j'ai encore deux ou trois questions, si c'est ok pour toi ?
C'est ok pour moi, si tu insistes.
Je me posais une question par rapport au début, il n'y a même pas de début, tu dis bonjour à personne toi ?
Non.
Ah d'accord.
Je fais une intro sur la version podcast, donc là c'est un peu la mouche.
Parce qu'au début tu dis "oui on fait 2-3 minutes d'essai", et puis en fait ça fait 2h12.
Exactement, on n'est plus sur l'essai là, je te rassure.
Merci, j'avais compris.
C'est pour ça que je n'ai rien dévoilé de grand-chose.
Je ne vais pas te dire dans un quart d'heure.
Bon allez, on commence l'épisode ?
Je me serais déconnecté.
Ah ben c'est le clap du début, c'est ça ?
Oui, non, c'est "ne préviens pas, Emmerick Caron", mais j'ai essayé de tuer un moustique.
D'accord, je n'ai pas la référence.
Emmerick Caron, journaliste de télévision, très impliqué dans la lutte, oui pour les droits des animaux, mais aussi des moustiques.
Il ne faut pas tuer les moustiques.
D'accord, on ne lui dira pas alors.
Merci.
Est-ce que tu pourrais nous parler un peu de la WWE ?
Nous expliquer un petit peu comment c'est organisé.
Tu m'as parlé de SmackDown, Edrow, tu m'as parlé des, je n'ai pas retenu le nouveau nom, mais des "paperviews", des gros événements de temps en temps.
Est-ce que tu peux nous donner une vision d'ensemble de comment ça s'organise, comment ça fonctionne, pour qu'on comprenne à peu près ?
C'est une énorme machine.
Il faut savoir que la WWE est cotée en bourse.
C'est des centaines de millions, je crois peut-être même un milliard de chiffres d'affaires par an.
Ils viennent d'ailleurs d'être rachetés par une immense entreprise qui détient déjà l'UFC.
La fusion est en train de se finaliser, elle devrait être faite pour la fin de l'année.
L'UFC et la WWE seront sous le même "toit".
La WWE, c'est une immense entreprise de divertissement, d'entertainment, qui existe déjà depuis de nombreuses années, puisqu'elle avait été créée à la base par le papa de Vince McMahon, qui est le président de la WWE, qui devrait d'ailleurs le rester malgré l'achat de l'entreprise.
C'était à la base une entreprise familiale.
Le fils a repris l'entreprise du père et l'a développée en faisant une entreprise connue dans le monde entier.
De manière péjorative, on pourrait dire que c'est un cirque, dans le sens où c'est une entreprise de tournée, puisqu'elle est quasiment en tournée perpétuelle.
Elle ne s'arrête jamais, elle diffuse des programmes télévisés 52 semaines par an.
Il n'y a pas de pause.
Avant, les catcheurs étaient en tournée tout le temps.
Maintenant, comme l'entreprise dégage énormément de bénéfices, et qu'ils se sont rendus compte qu'en faisant moins de shows, ça réduisait les coûts, ça ne réduisait pas forcément les revenus.
Donc, ils font un petit peu moins de shows.
C'est une énorme boîte de production, de production télévisuelle, de production de spectacle.
La base, effectivement, c'est le catch.
Mais ils ont aussi produit des télé-réalités, des films.
Ils produisent toutes sortes de contenus, des dessins animés également.
Toujours basé autour de leur pool de catcheurs ?
Oui, pas forcément toujours autour du catch, puisqu'ils ont produit pas mal de films où ils plaçaient leurs catcheurs dans parfois des rôles principaux, parfois des rôles secondaires.
Rôles principaux, je pense par exemple à des films de rock qui s'appelaient "See No Evil", où c'était Kane, le rôle principal dans le film d'horreur.
Ils ont une franchise de films qui s'appelle "The Marine", qui raconte l'histoire d'un ancien marine, qui je crois que le premier a été joué par John Cena, et dernièrement c'était le Mies qui a incarné le personnage.
Donc, ils présentent deux fois par semaine à la télévision américaine leurs deux plus gros shows, qu'on appelle "Raw" et "Smackdown".
"Raw" qui existe depuis 1993, qui est diffusé depuis 1993 chaque semaine à la télévision, en général le lundi soir, parfois ça peut être un autre jour, mais 99,9% des cas c'est le lundi soir.
Et "Smackdown" qui existe depuis 2002, je crois.
Donc voilà, ça fait 20 ans pour l'un et 30 pour l'autre.
Et donc, en gros, les programmes télé quasiment depuis le début permettent de créer des histoires, de les faire avancer jusqu'au point culminant qui était à l'époque les pay-per-view, les premium live events aujourd'hui.
En fait le business était basé là-dessus principalement.
Tu accroches les gens à la télé gratuitement avec l'histoire que tu fais monter, monter, monter, monter.
Et une fois par mois, à l'époque il y en avait un peu moins, quand moi j'étais gamin, il n'y en avait que 4 par an.
Mais dans les années 90, ils sont passés à un par mois.
Une fois par mois, tu dis aux gens, vous voulez la fin de l'histoire ?
Vous achetez le pay-per-view pour voir le combat final entre les deux stars qui jusque-là se sont cherchées, se sont tapées, se sont insultées, mais ne se sont pas affrontées officiellement.
Ça peut changer, ce n'est pas toujours comme ça, mais c'est à peu près ça la base.
L'un des principaux revenus de la WWE, on pourrait croire que ce sont les ventes de billets pour les shows en live, c'est le cas, mais l'un des principaux revenus, ce sont aussi les produits dérivés.
Et c'est aussi par ça qu'on explique souvent la mise en avant de telle ou telle catch-up.
Les gens me demandent souvent aussi, dans les VTC, qui ne sont pas les seuls êtres humains à qui je m'adresse dans la semaine, me disent "mais comment ils choisissent, puisque ce n'est pas un sport, lui il est champion du monde, lui il n'est pas champion du monde".
Je commence souvent par leur dire "oui, mais c'est un petit peu comme dans le cinéma, il y a des acteurs qui ont un Oscar".
Après, lui il a l'Oscar, mais on peut très bien dire "mais pourquoi ce n'est pas lui, moi je l'ai préféré dans ce film".
C'est la même chose, ce n'est pas un sport, ce n'est pas un truc, il n'y a pas de décision.
Et le cas, c'est pareil, celui qui sera champion du monde, c'est souvent les gens de l'entreprise qui vont dire "il faut mettre ce gars-là plus en avant", pour plusieurs raisons, parce qu'il est très populaire, parce qu'il représente le personnage qu'il faut à ce moment-là dans une histoire, ou aussi beaucoup parce qu'il vend énormément de produits dérivés.
Il y a un très bon documentaire, que tu n'as peut-être jamais vu, et pour les auditeurs c'est même très bon quand on n'est pas fan de catch, qui s'appelle "Beyond the Mat", qui a une vingtaine d'années, mais qui était déjà fait de manière assez moderne à l'époque, réalisé par un vrai documentariste, c'est vraiment très pro, et qui avait eu la chance de pouvoir infiltrer, parce que c'était fait de manière totalement aux yeux et à la vue de tous.
Il a été autorisé à filmer dans les backstage de la WWE.
Ça c'est quelque chose de très très rare, et c'était au moment où le catch, quand je dis 20 ans c'est plus que ça, c'est 25, c'est la fin des années 90 je crois.
Voilà, ça s'appelle "Beyond the Mat", c'est extrêmement bien fait, et à un moment dans le documentaire le mec dit, parce qu'à l'époque la WWE était numéro 1 au niveau du merchandising aux Etats-Unis, donc devant South Park, qui était en train d'exploser, c'était les quelques premières saisons de South Park, tu sais les fameux t-shirts avec les personnages de South Park, c'était très très connu à un moment, pas trop en France, mais aux Etats-Unis, c'était la mode de ouf, et la WWE était devant ça, ils étaient numéro 1, et le mec à un moment, il balance tout ce qu'il y a en produits dérivés, il dit "ah oui mais c'est vrai, il y a aussi des catchers, parce que pour vendre des produits dérivés, il faut des catchers".
Et en fait le business principal de la WWE, c'est vendre des produits dérivés, je parle des t-shirts, mais il y a tous les vêtements, il y a des trucs dingues, les boules de Noël, il y a tout ce que tu veux.
Oui c'est américain, donc vraiment tu peux tout acheter, les manières de porter ton frigo, les boules de Noël, les draps, les housses de couettes, il y a tout.
- Juste, il y a des Français en ce moment à la WWE ?
- Malheureusement non, jusqu'à l'année dernière, la WWE avait une.
il y avait Raw, SmackDown, et ils ont une 3ème branche, comme on dit, a brand, aux Etats-Unis, qui s'appelle NXT.
Cette brand est considérée un petit peu comme le centre de formation, parce que c'est ça aussi, ils sont développés comme un club sportif, ils ont créé un centre de formation en Floride, qui s'appelle le Performance Center, où ils engagent des athlètes, catchers ou pas, ils peuvent prendre des footballers américains, des cheerleaders, des patineurs artistiques, n'importe quel comédien, ils engagent des gens, ils leur donnent un contrat de développement, et ils s'entraînent dans ce Performance Center pour devenir catchers.
Parce que la WWE est évidemment en perpétuelle recherche, et aux Etats-Unis, la WWE est devenue une option, quand on est un athlète, qu'on ne peut pas forcément réussir en NFL, en NBA ou autre, le catch c'est une option comme une autre, de continuer à être un athlète et d'essayer de gagner sa vie.
Plutôt bien d'ailleurs.
Donc ils ont ce Performance Center, et en parallèle ils ont créé ce qu'on appelle NXT, j'imagine qu'ils voulaient jouer sur le côté Next, mais c'est juste les lettres NXT, et ils produisent aussi un show télé hebdomadaire, deux heures je crois, à la télé aussi, avec leur propre gros show diffusé aussi sur le WWE Network, avec ces catchers en développement, ceux qui sont le plus développés, évidemment, il ne parle pas du mec qui est arrivé la semaine dernière, mais au bout d'un moment, quand le catcher, au bout de quelques mois, peut-être même un an ou plus, a appris son métier, ils le mettent dans NXT, et quand il commence à bien marcher dans NXT, là, ils commencent à se dire on peut le mettre à Raw ou à SmackDown.
Et ils avaient créé pendant quelques années une autre branche qui s'appelait NXT UK.
J'ai dit NXT UK parce qu'ils sont censés, ils ont créé NXT UK en Angleterre, le catch marchait du feu de dieu en Angleterre à ce moment-là, il y avait beaucoup de jeunes catchers anglais qui marchaient très très bien, les salles étaient pleines dans ce qu'on appelle le circuit indépendant en Angleterre, et la WWE s'est dit bon, il faut qu'on fasse quelque chose, on profite de ça.
Ils ont créé NXT UK, et ils avaient recruté une catcheuse française qui s'appelait Amal, qui est toujours Amal, dans NXT UK.
Ils ont malheureusement fermé NXT UK l'année dernière, oui c'est ça, en milieu d'année, en disant on va arrêter NXT UK, mais justement, on va lancer NXT Europe bientôt.
Pour l'instant, ce n'est pas encore lancé, mais à l'image, je ne sais pas si ça existe encore, mais il y a de NFL Europe à l'époque.
Je ne sais pas, moi je suis très basket, et le reste je connais moins.
En tout cas, la NFL pendant longtemps avait une branche européenne, et la WWE a décidé de ne pas se cantonner à l'Angleterre et de créer une branche NXT Europe, qu'ils n'ont pas encore créée, mais qui pourrait effectivement donner l'opportunité à quelques catchers et catcheuses françaises d'être signés dans cette branche.
Beaucoup des mecs et des filles qui étaient chez NXT UK, quand je dis beaucoup, moi aussi quand même beaucoup, ont fait quelques années à NXT UK, puis sont arrivés à NXT aux Etats-Unis, puis maintenant sont arroués à SmackDown.
C'était aussi une branche de développement.
Donc c'était l'opportunité en Angleterre pour des gens en Europe de catcher pour la WWE, puis de se faire remarquer et de partir aux Etats-Unis.
Depuis André The Giant, il y a eu des Français ?
Comme je te dis, malheureusement, outre NXT, non.
Il y en a eu deux autres à NXT tout court aux Etats-Unis.
Tom La Ruffa, qui est un catcheur de Nice, qui continue à catcher aujourd'hui dans le circuit indépendant européen.
On peut voir, je crois qu'il était à Marseille avant-hier, catch un peu partout, ou le "book", comme on dit dans le catch.
Et un autre qui s'appelait Marcus Louis, qui lui, je crois, quand il a été licencié de la WWE, je crois qu'il a arrêté le catch, il s'est lancé dans l'acting.
Je n'ai pas trop suivi sa carrière depuis, je sais qu'il jouait dans un épisode de The 100.
Je ne sais pas si tu as regardé la série The 100.
Non, je n'ai pas regardé, non.
Moi, j'ai beaucoup aimé.
Ça part en vrille, mais les premières saisons sont vraiment sympas.
Mais voilà, il y en avait deux qui ont eu la chance de catcher aux Etats-Unis, parce qu'Amal n'est resté qu'en Angleterre.
En plus, malheureusement pour elle, il y a eu la période de Covid en même temps.
Donc c'était vraiment galère.
Elle n'a pas trop eu de chance de ce côté-là.
Mais sinon, depuis André Géant, non.
Il n'y a évidemment personne qui est arrivé à ce niveau-là de stardom, de popularité.
D'accord.
Est-ce que tu as des ressources à conseiller pour les gens qui veulent en savoir plus sur le sujet du catch, sur la WWE ?
Tout à l'heure, tu nous as parlé d'un documentaire, et un peu plus tôt, tu nous as parlé d'un historien du catch.
Peut-être que tu peux reciter cette personne et ce documentaire, et si tu as d'autres choses à partager par rapport aux côtés un peu… Les gens qui veulent faire plus que regarder SpackDown, Héro, et peut-être les événements mensuels, où est-ce qu'ils peuvent se renseigner ?
Se renseigner, c'est compliqué, parce que si tu pars de rien, c'est chaud.
Pas de l'ad prad et l'historien que je citais tout à l'heure, mais après, il est québécois et c'est vrai qu'il ne publie pas grand-chose sur Internet.
Il commente les émissions hebdomadaires pour le Québec, et il a plutôt tendance à participer à l'écriture de bouquins, comme la biographie d'André Géant, qui pour le coup est vraiment très intéressante, même si on n'est pas passionné de catch, parce qu'évidemment c'est la vie incroyable d'un Français géant qui va devenir une star dans le monde entier, sauf chez nous.
C'est le plus grand paradoxe.
D'ailleurs, Squeezie, on a fait une vidéo sur André Géant, elle est très intéressante, elle suit à peu près la trame de la biographie.
Je me souviens plus… Parce qu'il y a beaucoup de légendes autour d'André Géant, plein d'histoires, comme quoi il a fait ci ou il a fait ça, alors qu'en réalité, pour le bouquin, ils ont recherché et beaucoup de ses légendes n'étaient que des légendes.
Et le documentaire c'est Beyond the Mat, mais après, encore une fois, il est très très vieux, mais il donne bien… Quand on ne connaît pas grand-chose au sujet, ça peut être assez intéressant, parce qu'il suit des catchers de la WWE, au sommet de leur art, et en même temps, ils suivent aussi Jake "The Snake" Roberts, qui est une vieille star, qui est toujours en vie, heureusement, mais qui à ce moment-là avait des gros problèmes personnels d'abus de drogue.
C'est assez intéressant.
Je ne sais pas si tu as vu The Wrestler, de Darren Aronofsky.
J'ai essayé de me rappeler, parce que j'ai vu des bandes annonces, et je n'arrive plus à savoir si je l'ai vu il y a 5 ans ou plus, ou si je ne l'ai pas vu.
Je pense que si tu l'avais vu, tu te souviendrais quand même.
Le film est grandement basé sur le documentaire Beyond the Mat.
C'est un peu comme s'il racontait la vie de Jake "The Snake" Roberts, qui ne ressemble en rien à l'acteur Amikero, mais ce côté catcher déchu, qui continue à faire des petites salles, qui a coupé lien avec sa famille, et qui essaye de survivre dans la vie, en essayant de retrouver cette gloire qu'il ne retrouvera jamais, ce côté un peu dramatique.
Mais sinon, pour ceux qui sont déjà fans de catch et tout, ils le savent certainement, il y a énormément de créateurs de contenu sur YouTube.
Il y a des pages YouTube, enfin, on dit des pages ?
Des chaînes !
Des chaînes YouTube, bien sûr, comme Catch Club, ou C'est Sale Catch, ou WWFanFrance, ou Mr Hawkins.
Enfin, voilà, il y en a certainement beaucoup d'autres.
J'avoue que je ne les suis pas forcément, parce que maintenant, franchement, avec mon âge avancé, j'ai moi-même une chaîne YouTube qui s'appelle "L'Univers d'Agius", parce que je suis extrêmement.
Je n'ai plus les mots.
J'étais obligé de mettre mon nom dans le truc.
Mais je fais ça avec Ishtu, mon pote Alain, que tu as entendu dans 40 mètres, les gars, et nous on fait la review d'un vieux show qui s'appelait la ECW, on regarde épisode par épisode et on fait la review de chaque show.
Et le show date de 2007-2008, et en fait on passe une heure sur chaque épisode, on regarde tous les deux le show indépendamment, on prend des notes, puis ensuite on se filme en train de raconter le show.
Ça se fait dans le catch, c'est quelque chose.
Il n'y a pas longtemps, quelqu'un m'avait fait remarquer qu'il n'y a que dans le catch qu'on fait ça.
Très peu de gens se disent "Tiens, on va regarder Breaking Bad et on va faire épisode par épisode, raconter chaque épisode.
" Nous, dans le catch, ça se fait beaucoup, ça s'appelle les reviews de show.
Donc nous on a pris le parti du truc, et le show n'est pas toujours bon, c'est ce que les gens aiment bien.
On ne fait pas ça pour les vues, il y a 3000 personnes qui regardent chaque semaine, c'est pas pour quelqu'un qui n'est pas forcément fan de gage, ou pas forcément fan de notre interaction, parce qu'avec Alain on se connaît depuis la maternelle, donc énormément de blagues et tout, qui viennent comme ça, enfin bref.
Mais oui, si on s'intéresse au catch, énormément de créateurs de contenu sur YouTube qui sont certains avec des chaînes à plus de 100 000, et d'autres avec des chaînes un peu plus confidentielles, mais qui font des vidéos très bien faites et très sympas à regarder.
Donc voilà.
Après qu'on ait fini d'enregistrer, je te demanderai les références que tu as citées, dont tu te rappelles, si tu peux me les envoyer, et moi je les mettrai dans les notes d'épisode, donc sur YouTube si vous êtes en train de nous regarder, parce que tu seras sur la chaîne de Principes Fondamentaux, évidemment, et puis si vous écoutez, si vous êtes sur Spotify, Apple Podcast, ou n'importe quoi ailleurs en podcast, il y aura les notes d'épisode en dessous, et au pire il y a mon site, mais je vous raconte ça à la toute.
Donc on y reviendra.
Qu'est-ce que les auditeurs, qu'est-ce que moi, qu'est-ce que tu aimerais qu'on fasse ?
Est-ce qu'il y a quelque chose que tu aimerais qu'on fasse ?
Soit pour toi, pour, je ne sais pas moi, tu nous as parlé de Carapet, les gars, te donner des sous directement, tu nous diras le lien.
Le montant.
Non, je n'ai même pas, j'allais dire le montant, je croyais que tu voulais que je te donne tout de suite le prix.
Non, je n'ai même pas de, comment ça s'appelle ?
De, merde.
Le Canto Action, d'appel à l'action.
Ah oui, je ne connaissais même pas ce terme, non, j'allais dire de Patreon, en anglais, les Américains ont tous un Patreon, c'est un site où tu payes les créateurs de contenu.
Mais je n'en ai pas.
Donc non, je rigole, mais comment ça, alors qu'est-ce que j'aimerais que vous fassiez, c'est-à-dire, dans quel sens ?
Eh bien, je ne sais pas, ça dépend des épisodes, mais il y en a, il y en a, ils disent, il faudrait, il faudrait, je dis n'importe quoi, j'ai fait une connerie exprès, il faut couper l'eau de votre robinet plus vite, ou alors il y en a qui disent, allez me suivre à tel endroit, tu vois, ça peut être, qu'est-ce que tu aimerais que les gens fassent, les gens qui t'ont écouté là, pendant un petit moment, enfin, qui nous ont écouté, mais qui ont fait quoi, le centre de l'intérêt ?
Ils sont là, ça fait longtemps qu'ils sont partis.
Si vous êtes encore en train d'écouter, un petit commentaire sur YouTube, à cette avancée, et comme ça, prouvez-nous, et prouvez à Christophe, que tout ce qu'il a raconté, ça vous a maintenu en haleine jusque-là.
Donc voilà, s'il y a quelque chose, si tu veux qu'on aille regarder quelque chose, si tu veux qu'on ne fasse pas de prise de catch sur son petit frère, si tu veux qu'on ne t'imite pas, qu'on ne cherche pas à t'imiter, ou à imiter Philippe devant son écran de télé, qu'est-ce que tu aimerais qu'on fasse, ou qu'on ne fasse pas ?
Alors, en général, c'est plutôt des choses que les gens fassent.
Franchement, je n'en ai pas la moindre idée.
J'aimerais être intelligent et te trouver un truc intelligent, mais non, faites ce que vous voulez, les gars.
Moi, franchement, non, mais soyez gentils.
Soyons gentils, essayons d'être polis.
Non, mais je joue le méchant à la télévision, mais j'ai cette phrase qui m'a beaucoup marqué sur Louis Samstrong.
Je ne sais plus quel.
Je ne sais pas si c'est Duke Ellington ou un autre jazzman qui disait de Louis Samstrong, je ne sais même pas qui est Louis Samstrong, de Louis Samstrong, le trompettiste et chanteur, qui disait de lui, "Il est né pauvre, il est mort riche, et entre les deux, il n'a fait de mal à personne.
" Et j'avoue que c'est un crédo que j'essaye de suivre.
Alors, évidemment, comme tout le monde, j'ai dû faire du mal à des gens, mais j'essaye le plus possible de ne faire de mal à personne et j'essaye le plus possible d'être gentil avec le plus de gens possible.
Parfois, d'ailleurs, ça horripile mon ami Alain, parce que chaque fois, on parle de gens détestables ou autres et j'arrive toujours à dire, "Oui, mais bon, ouais, mais peut-être que.
" Enfin, voilà, j'essaye toujours de trouver une excuse aux gens.
C'est un peu con, mais voilà.
Essayez d'être gentils, soyez sympas.
C'est pas gentil d'être méchant, comme on apprend dans un épisode de Malcolm.
Mais voilà.
Et puis c'est tout.
Profitez, profitez, amusez-vous.
Profitez de la vie.
- Eh ben, mais tu vois que t'as trouvé.
- Oui, oui, mais c'est simple, c'est facile.
- Eh ben, c'est.
Ah, je suis pas sûr que ce soit facile.
Comment dire ?
C'est peut-être un peu général, c'est peut-être pas très ciblé.
- Ah oui, non, c'est pas ciblé, non.
- Mais.
- Bah si, c'est très ciblé, ça te reste directement aux Parisiens.
Soyez gentils.
- Les gens qui nous écoutent à Paris.
- Ils savent de quoi je parle.
Ils savent, ils ont fait comme ça.
Lui, il sait.
- Ou alors, ils se rendent pas compte.
Ou alors c'est eux qui font partie des méchants qui disent "Bah non, ça va, j'ai le droit de pousser les gens sur les escalators".
- Les gens de Paris savent.
C'est ça le pire, c'est qu'ils savent, les mecs.
- Non, mais la plupart, en plus des gens que je rencontre à Paris, sont très sympas.
Mais oui.
Non, c'est la vie qui est durable.
Mais voilà, non, non, oui.
Comme je disais, oui.
Soyez gentils.
Et.
Et c'est tout.
Et bisous.
- Bah attends, le truc c'est que je n'ai plus trois questions qui restent, mais j'en ai.
- Zéro ?
- Tu vois pas où je t'amène ?
- Non.
- Ah non ?
- J'en ai pas trois, j'en ai.
- Simplement deux.
Mais ça c'est Philippe Chiron, c'est pour ça que ça m'est pas venu tout de suite.
Les gens pensent toujours que c'est moi, mais non, c'est lui.
- Tu le dis jamais en même temps que lui, comme par-dessus la troisième corde ?
- Non, c'est sa phrase.
Il y a plein.
Il a créé.
Non, on respecte quand même les phrases de chacun.
Par-dessus la troisième corde, c'est les deux.
Non, mais t'as loupé parce que je suis con.
Et que mon cerveau est pas allumé, mais oui, simplement deux.
- J'avais deux choses que je voulais entendre.
Alors même si tu dis que c'est plutôt la phrase de Philippe, l'autre, mais effectivement, le "par-dessus la troisième corde" et le "simplement deux", c'est des choses qui sont dans un coin de ma tête depuis, je te dis, depuis 15 ans.
Donc voilà, encore une fois, sur l'impact que vous avez, alors bon, c'est peut-être pas révolutionnaire de se rappeler de "simplement deux", mais vous êtes présent, quoi.
- On est présent.
- Vous êtes présent et voilà.
Je pense que vous êtes présent dans la tête et/ou dans la mémoire de beaucoup de gens.
De beaucoup de gens qui aiment ce que vous représentez, qui aiment ce que vous commentez.
Et voilà.
Donc, bon, mes deux dernières questions.
Où est-ce qu'on te suit sur les réseaux ?
Est-ce que les gens qui veulent en savoir plus sur toi, ou voilà, et éventuellement, dans quel cas est-ce qu'on t'écrit ?
- Oulah !
Comme tu l'as vu.
- T'as le droit de dire "dans aucun cas".
- Tu l'as vu, j'ai du mal à répondre.
Je suis pas très.
Je suis pas de cette époque, moi.
Quand j'ai commencé à animer, il ne valait rien.
Fallait une lettre pour que ça vale quelque chose.
Et j'ai vu ce passage où un email était un truc officiel.
Mais on peut m'écrire sur les réseaux, mais c'est vrai que je suis.
J'y suis présent sans y être vraiment.
Mais je suis sur Twitter, c'est @ajusild.
Sur Instagram, @nwajus.
Et puis j'ai aussi encore une page Facebook à mon nom, @christopheajus.
Et l'univers d'Agius où vous pouvez.
Tiens, d'ailleurs, je parlais tout à l'heure de l'émission avec Ixtou, mais si vraiment mon parcours de vie peut vous intéresser ou pas, j'avais fait la cloche, qui était un podcast vidéo à la demande de mon duo de cette période-là, qui était le gérant de la chaîne Catch Club, qui s'appelle Ali, qui est donc Ali de Catch Club.
On avait fait la cloche où on a retracé les 23 ans de vie, un peu, bien sûr, le début de ma passion pour le catch, puis mes débuts en catch, puis toutes les histoires, les anecdotes, les départs aux États-Unis, tout ce que j'ai pu vivre avec Chiro pendant 23 ans, c'est dans la cloche.
Je ne sais plus combien il y a d'épisodes, mais là on a arrêté un petit peu parce qu'il ne m'arrive plus rien dans la vie.
Mais je sais que les gens avaient apprécié, donc ça peut être un complément à cette interview, si vraiment ça vous intéresse.
Et voilà, l'univers d'Ajust sur YouTube, et puis sinon, vous pouvez me retrouver en Alsace, parfois à la Méno, quand j'accompagne un de mes camarades pour aller boire quelques bières en regardant un match de foot.
D'accord.
Bon, encore, pour tout ça, je te demanderais si c'est possible, les liens directs, comme ça.
Ah, là, là, ça c'est un journaliste, un journaliste, il ne fout rien le mec.
Et clic.
Ah non, je ne suis pas journaliste, moi.
Ben oui, mais les gars YouTubeux, t'en as l'air.
Plus ça va, plus t'en as l'air.
T'as remarqué ?
Merci pour ce qui ne doit pas être un complément.
Bon, pour terminer vraiment cette fois, est-ce qu'en une phrase ou d'une manière très condensée, est-ce que tu pourrais me dire, nous dire, ce que t'aimerais qu'on retienne après avoir écouté cet épisode ?
S'il y a un truc que t'aimerais qu'on retienne, ça serait quoi ?
J'aimerais bien avoir une réponse intelligente, mais je n'en ai pas.
Cela dit, si vraiment vous voulez retenir quelque chose de tout ça, que vous soyez un très grand fan ou alors pas du tout, c'est qu'en tout cas le catch, c'est pas grave.
C'est un divertissement, c'est fait pour s'amuser, on prend du plaisir, on essaye de le faire justement gentiment, parce qu'avec les communautés de nos jours, on voit toutes ces guéguerres entre ceux qui aiment ci, ceux qui aiment ça, ça s'insulte sur les réseaux, ça vaut pas le coup.
Franchement.
Donc on se détend, on prend du plaisir, on s'amuse, et puis il y a bien d'autres problèmes bien plus sérieux ailleurs.
D'ailleurs, l'un des pires problèmes, ce qui pourrait vous arriver de pire, c'est de finir de passer...
PAR DESSUS LA 3ème CORDE !
Bisous.